Sans brusquer les appréhensions des Algériens sur une possible récession de l'économie si les choses restent en l'état, Ouyahia a fait un panoramique sur la situation financière de l'Algérie, avec des chiffres et des propositions de sorties de la crise financière. Pour réussir sa délicate mission, le Premier ministre ne pourra pas faire autrement que de rectifier à la baisse outre la dépense publique, également le problème lié au compte courant de la balance des paiements extérieurs, sans freiner la croissance, et faire en sorte à ce que l'économie algérienne ne soit plus une économie essentiellement rentière. Le revers des finances publiques et de l'économie en général n'étant pas étranger aux méfaits dévastateurs de la corruption sera, si on veut assurer une sortie de crise, l'autre chantier à inclure dans le Plan d'action du Gouvernement. Le Plan d'action du Gouvernement d'Ouyahia vient d'être adopté par les députés à la majorité, après que le Premier ministre ait fourni une série d'explications orientées principalement sur des éclaircissements sur le volet des financements de l'économie par le recours au financement «non conventionnel» pour faire face à la crise durant les cinq prochaines années. Détallant, chiffres à l'appui, que le niveau de la masse monétaire en circulation dans le pays, selon les données fournies par la Banque Centrale, permettrait selon les conventions internationales, d'avoir recours à l'impression de nouveaux billets de banque, par le fait que «la masse monétaire dont dispose le pays n'équivaut pas à la valeur des réserves de change, le Premier ministre a débroussaillé les zones d'ombre de son Plan d'action, en insistant sur le fait que le projet de la loi de Finances 2018 préservera les acquits sociaux des Algériens, dans le même temps qu'il y aura dans le système bancaire «l'introduction de chèques islamiques» dans le Trésor de l'Etat, au titre du projet de loi de Finances 2018, ainsi que l'introduction avant la fin de l'année 2017 du mode dénommé finances islamiques dans le domaine bancaire, afin de drainer les gigantesques sommes improductives de particuliers vers une épargne nationale qui sera mise au service du développement de l'économie nationale. L'équilibre indispensable du budget de fonctionnement sera plus sévèrement encadré par rapport à la réalité économique, car il ne sera pas augmenté, contrairement au budget d'équipement dont le gouvernement prévoit une hausse consécutive aux coûts plus onéreux des projets de développement, notamment des communes, des crédits du fonds spécial du Sud, et des Hauts-Plateaux, outre l'assainissement des dettes envers les entrepreneurs. Ouyahia s'est longuement expliqué sur les possibilités de renflouer les caisses de l'Etat pour assurer les salaires des travailleurs en respectant les échéances de versement par le recours à l'injection dans les rouages économiques non seulement au financement non conventionnel, mais également par le recouvrement de la fiscalité ordinaire non recouvrée, et les amendes ont le montant serait de 2.500 milliards de dinars. Quant au total des crédits octroyés par les banques, selon le Premier ministre, ils s'élèvent à 8.467 milliards de dinars dont 4.000 milliards aux entreprises publiques et 700 milliards aux petites entreprises, le reste chez le privé, tandis que les crédits bancaires non recouvrés représentent 11% du montant total des crédits alloués par l'Etat soit 800 milliards de dinars dont 100 milliards de crédits Ansej. Comme analysé et comparé avec les autres pays qui ont eu à affronter des crises financières plus sévères ou comparables à celle que l'Algérie traverse, il s'avère que si le gouvernement conduit comme il le faudrait le système bancaire, les financements données par la Banque centrale d'Algérie, en direction des investissements productifs, et les dépenses publiques, il n'y aura pas de raisons de ne pas franchir les obstacles immanents directement des effets pervers de la mauvaise gestion, du laxisme affiché envers les entreprises publiques déficitaires, sinon d'une mauvaise planification du secteur industriel productif. La corruption de la société n'étant pas étrangère aux déconvenues de l'économie algérienne, est une des causes de la non-compétitivité des productions algériennes et des surcoûts des infrastructures pour l'essentiel financées par l'argent public.