Comment Zetchi va-t-il s'y prendre pour remercier le coach national? Si l'avenir des Verts s'inscrit en pointillé et ses maux de tête ne risquent pas de disparaître de sitôt, cette séparation ne devrait pas se faire en douceur, du moins le coach espagnol ne l'entend pas de cette oreille. Contrairement à ce qui a été annoncé auparavant par le président de la Fédération algérienne de football, Kheïreddine Zetchi, le sélectionneur national Lucas Alcaraz n'a pas assisté à la réunion des membres du Bureau fédéral, qui s'est tenue avant-hier au Centre technique national de Sidi Moussa. Néanmoins, son avenir a été abordé lors de ce rendez-vous et même si l'on s'attendait à une décision unilatérale, les responsables de la FAF ont laissé planer le doute, en décidant de renouveler leur confiance au staff technique des Verts sous la conduite de Lucas Alcaraz au moins jusqu'à la fin de la campagne des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, prévue en novembre prochain, a indiqué l'instance fédérale avant-hier soir. Cette décision, qui a été prise par les membres du BF et malgré la volonté de Zetchi de le maintenir, semble clairement vouloir dire qu'au lendemain de ce dernier match contre le Nigeria à Constantine, l'ex-coach de Grenade devrait plier bagage. Cependant, au-delà du fait d'analyser si cette décision est juste ou injuste sans évoquer ses répercussions directes sur le mental du groupe pour la suite de son parcours, une multitude de questions pertinentes vient s'inviter à ce débat et à ce fort probable limogeage. Combien coûtera le départ d'Alcaraz à la FAF? Va-t-il accepter un arrangement à l'amiable? Comment va-t-il gérer les deux matchs contre le Cameroun et le Nigeria et quelle serait la réaction des joueurs? Et enfin qui va succéder à l'Espagnol pour être le cinquième sélectionneur de l'EN depuis le Mondial 2014? Si l'avenir des Verts s'inscrit en pointillé et ses maux de tête ne risquent pas de disparaître de si tôt, cette séparation ne devrait pas se faire en douceur, du moins le coach espagnol ne l'entend pas de cette oreille. En effet, ayant très mal accepté cette manoeuvre de Zetchi et de ses collaborateurs, l'ex-coach de Grenade ne compte pas sortir les mains vides après cinq mois passés à la tête de l'EN. Ce dernier compte plus que jamais ramasser un grand pactole avant de rejoindre son Andalousie natale, ses deux compères et lui. En décidant d'accorder un sursis à Alcaraz jusqu'au mois de novembre, Zetchi cherchait surtout à gagner du temps pour d'abord trouver la meilleure solution d'arranger un départ avec le moins de dépenses possibles, mais aussi de dénicher un coach d'envergure dès le mois décembre prochain. Et justement à propos des indemnités que devrait verser la FAF à Lucas, ce dernier a eu la prévoyance de bien verrouiller son contrat. Son limogeage coûterait à la FAF plus de deux millions d'euros (soit un peu plus de 20 milliards de centimes), car il doit lui rembourser tous les mois de contrat jusqu'à 2019. Une somme colossale impossible à trouver en ces temps de disette. D'ailleurs, le technicien espagnol s'est réuni avec ses avocats en Espagne avant de revenir en Algérie et donner sa réponse au président de la FAF. L'ancien coach de Grenade aurait même envoyé une copie de sa contrat à la FIFA pour se protéger. Le limogeage d'Alcaraz signifie l'échec de Zetchi, lequel a déjà échoué dans le choix de Fodil Tikanouine qu'il a engagé en tant que responsable de la DTN, avant de le limoger au bout de cinq mois. Aujourd'hui, Zetchi cherche des poux sur la tête d'Alcaraz et tente de lui pourrir la vie afin de le pousser à la démission car son limogeage coûterait à la FAF deux millions d'euros. Alcaraz dispose d'un contrat jusqu'au mois de juin 2019, soit jusqu'à la fin de la CAN 2019. Or, il y a une forte pression sur Zetchi de la part des pouvoirs publics ainsi que des membres du BF de la FAF pour qu'il se débarrasse d'Alcaraz, lequel n'est pas prêt à lâcher le morceau et exigera d'être indemnisé jusqu'au dernier centime. Du coup, les relations se sont détériorées entre Zetchi et Alcaraz. Ce dernier a été engagé pour qualifier l'Equipe nationale à la CAN 2019 et s'étonne que Zetchi exige des résultats contre le Cameroun et le Nigeria, chose qui ne figure pas sur son contrat. Ainsi, après la valse des coachs qui se sont succédés à la tête de l'EN, le technicien ibérique s'apprête lui aussi à s'inviter à cette «danse» qui risque de laisser des traces sur les bureaux de la FAF. On serait curieux de voir comment Zetchi compte réagir à cette attitude d'Alcaraz surtout si celui-ci réussit un bon coup face au Cameroun puis contre le Nigeria.