Le nouveau président de la Fédération algérienne de football, Kheirredine Zetchi, connaît pour le moins qu'on puisse dire un début de règne difficile. Sur fond de résultats catastrophiques de l'équipe nationale, la nouvelle direction de la FAF aligne les maladresses préjudiciables dont les dernières en date, le départ dans des conditions chaotiques du directeur technique nationale, Fodil Tikanouine, rattrapé par les scandales à répétition au sein de la DTN et le limogeage du premier responsable du centre de préparation de Sidi Moussa, Djefafia. À cela s'ajoute la polémique sans cesse renouvelée entre Zetchi et Kerbadj, et l'épisode du limogeage du président de la commission centrale des arbitres, Koussa, puis repêché à son poste. Des couacs qui fragilisent davantage le nouveau patron de la FAF, certes soutenu par le ministère de la Jeunesse et des Sports, mais cible de plus en plus de critiques de la part de l'opposition, mais aussi de ceux qui l'ont porté aux nus le 20 mars dernier. Critiqué par bon nombre d'observateurs au moment de sa nomination par Zetchi, en raison notamment de son âge avancé (70 ans) et sa vision du football aujourd'hui dépassée, Fodil Tikanouine a rapidement donné raison à ses détracteurs, d'autant plus que le plan de restructuration de la DTN tardait à venir. Cinq mois à peine après son intronisation à la tête de la DTN, il a fini par décourager Zetchi him self avec ces accusations à répétition contre ses proches collaborateurs, notamment Korichi et Horr. Zetchi a fini par se rendre compte lui-même qu'il a fait une erreur de casting pour ce poste. Mais ce n'est pas la seule. La nomination de Lucas Alcaraz, à la tête de la sélection algérienne, risque d'être la prochaine. Selon ses proches, Zetchi commence à douter du choix d'Alcaraz et de sa capacité à mener à bon port les Verts dans la perspective de la CAN 2019, pour la quelle l'Algérie fonde de grands espoirs, histoire de faire oublier l'élimination amère du Mondial 2018. Lors de la dernière entrevue entre les deux hommes, Zetchi a averti qu'il n'acceptera pas d'autres défaites humiliantes contre le Cameroun et le Nigeria. Le public algérien aussi. Les différents sondages publiés par la presse après la double défaite contre la Zambie montrent clairement que les Algériens sont plutôt favorables à un départ d'Alcaraz. La presse aussi. Des informations ont fait état également d'une pression du MJS pour limoger Alcaraz. En fait, s'il y a une raison pour la quelle le président de la FAF, Kheireddine Zetchi ne veut pas pour le moment résilier le contrat du coach national, Lucas Alcaraz, c'est celle liée aux indemnités de licenciement. Zetchi est convaincu que son entraîneur n'est pas en mesure de driver les Verts même s'il lui a accordé un sursis jusqu'au terme des rencontres contre le Cameroun et le Nigeria mais cet intermède donne surtout le temps à Zetchi afin d'avoir plus d'arguments pour négocier une séparation à l'amiable et surtout pour avoir le temps de prospecter pour recruter son successeur. Selon une source digne de foi, si la FAF limoge Alcaraz, elle doit lui payer la totalité de ses mensualités jusqu'à la fin de la CAN 2019, soit un montant de plus de 20 milliards de centimes d'où la nécessité de trouver un compromis au mois de novembre prochain. Et si Alcaraz s'entête à garder son poste même en cas de déconvenues contre le Cameroun et le Nigeria, la FAF se retrouverait bel et bien dans de sales draps en raison d'un contrat visiblement mal négocié. Avec un départ d'Alcaraz, Zetchi aura donc rectifié deux erreurs de casting (avec celle de Tikanouine), de quoi espérer un nouveau départ à l'orée de l'année 2018. SAMIR L.