Les dérapages relevés par son département, sont notamment liés à la vente de ces livres dans des hangars, au niveau des marchés et sur Internet à des prix supérieurs à la valeur fixée. Selon la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, l'opération de distribution des livres scolaires a été marquée par des «dérapages et des insuffisances». Ce, «en dépit des efforts consentis en amont par l'Office national des publications scolaires (Onps)», a-t-elle affirmé jeudi, en marge de la conférence régionale sur le livre scolaire. La responsable du secteur a indiqué que les dérapages relevés par son département, sont notamment liés à la vente de ces livres dans des hangars, au niveau des marchés et sur Internet à des prix supérieurs à la valeur fixée. Elle a annoncé à cette occasion l'élaboration d'un protocole sur le livre scolaire qui entrera en vigueur l'année prochaine. Les dysfonctionnements liés à la distribution et la vente des manuels scolaires est le scénario récurrent, vécu à chaque rentrée scolaire. Mais le moins que l'on puisse dire c'est que les opérations de cette année ont sans doute connu la pire gestion encore jamais constatée par le passé. Cette rentrée s'est ainsi distinguée outre l'absence de certains enseignants, par un manque flagrant de livres. Sans lesquels il est pourtant impossible d'entamer les cours. Ils sont ainsi distribués en quota très limité dans les établissements scolaires. Pour pallier ce manque, l'Onps a ouvert différents points de vente à travers le pays, mais en vain. Les parents avaient mis à nu le trafic qui caractérisait la distribution de ces manuels. Pendant que certains étaient obligés d'attendre dans une interminable file d'attente pendant des heures devant les portes fermées de l'Office, d'autres rentraient par la porte de derrière et ressortaient les bras chargés. Une fois les stocks de l'Onps épuisés, les librairies privées n'ont pas attendu longtemps avant de saisir l'occasion et vendre ces livres, beaucoup plus cher que leur prix initial. Campant sur ses affirmations, la ministre n'admet toujours pas l'existence de la crise du livre scolaire. Elle relève seulement que le problème réside dans les méthodes de remise et de vente qu'elle qualifie d' «inacceptables». Particulièrement «au moment où l'Etat s'emploie à mettre à disposition cet outil pédagogique à des prix raisonnables», a-t-elle avancé. Lors de cette rencontre qui a regroupé les représentants de 14 wilayas outre les responsables des centres de distribution du livre scolaire relevant de l'Onps, la ministre a rappelé que cet office a organisé des expositions de vente des livres scolaires et étendu le réseau des librairies agréées pour la vente du livre scolaire en plus de ses points de vente habituels. D'après elle, les insuffisances enregistrées concernent des disparités entre les wilayas et entre différents établissements dans une même wilaya. Nouria Benghabrit a insisté sur la nécessaire coordination entre les différents services concernés par la distribution du livre scolaire, rappelant que l'Onps avait imprimé près de 70 millions de livres cette année. En ce qui concerne la distribution du livre de mathématiques de deuxième année du cycle moyen, la ministre a affirmé que sa distribution avait été retardée car l'Inspection générale de la pédagogie a demandé sa révision, assurant qu'il sera dans les écoles à partir du 1er octobre. Elle a en outre évoqué la décision du président de la République de lever le gel sur les projets du secteur de l'éducation, estimant qu'il s'agissait d'une décision judicieuse à même de régler le problème de la surcharge des classes dans plusieurs wilayas, notamment dans la capitale.