Après une brève accalmie, les arrivées de réfugiés rohingyas au Bangladesh continuaient hier, poussées selon des témoignages par de nouvelles opérations militaires au Myanmar. Plus d'un demi-million de membres de cette minorité musulmane de l'ouest du Myanmar ont déjà trouvé abri depuis fin août au Bangladesh voisin pour échapper à ce que l'ONU considère comme une épuration ethnique. A l'heure actuelle, estiment les autorités, 4 000 à 5 000 Rohingyas franchissent quotidiennement la frontière. Ces nouvelles arrivées sont motivées, selon des récits de réfugiés, par de nouvelles manoeuvres militaires dans l'Etat birman du Rakhine (Ouest). Des opérations qui font douter de la concrétisation du retour de réfugiés au Myanmar, dont discutent Naypyidaw et Dacca. Au 30 septembre, 509 000 réfugiés rohingyas étaient passés au Bangladesh depuis fin août, selon des chiffres de l'ONU. Ils fuient une campagne de répression de l'armée birmane. Cette marée humaine est venue s'ajouter aux 300 000 réfugiés rohingyas au moins qui se trouvaient déjà dans les camps miséreux du sud du Bangladesh, legs de vagues de violences précédentes. Les Rohingyas, plus grande population apatride au monde, sont traités comme des étrangers au Myanmar, un pays à plus de 90% bouddhiste. Victimes de discriminations, ils ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation. Et ils n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics comme les écoles et les hôpitaux.