Le nombre de Rohingyas réfugiés au Bangladesh depuis fin août pour échapper aux violences en Birmanie a franchi jeudi la barre symbolique du demi-million, ont annoncé les Nations unies. «501 800 nouvelles arrivées ont été enregistrées au 27 septembre», ont déclaré les agences de l'ONU et des ONG dans leur rapport de suivi de la situation. Le document note cependant que le flux des passages à la frontière faiblit depuis plusieurs jours. Les Rohingyas, plus grande population apatride au monde, sont traités comme des étrangers en Birmanie. L'exode des Rohingyas a provoqué une crise humanitaire dans le sud du Bangladesh, où la marée humaine a submergé les camps de réfugiés préexistants et surpeuplés. Autorités et ONG s'inquiètent d'une potentielle bombe sanitaire, alors que les conditions sont réunies pour l'apparition d'épidémies de choléra, dysenterie ou diarrhées. Sans toilettes, les réfugiés sont obligés de déféquer en plein air, contaminant parfois des points d'eau auxquels d'autres personnes sont susceptibles de s'abreuver. En l'absence de solution politique en vue pour un éventuel retour des Rohingyas en Birmanie, les équipes humanitaires planifient d'ores et déjà pour le long terme. Des travaux ont commencé pour la construction d'un nouveau camp de réfugiés de 400 000 personnes. Marginalisés en Birmanie, qui les considère comme des étrangers, les Rohingyas fuient une campagne de répression de l'armée birmane. L'ONU considère que les exactions de l'armée birmane et des milices bouddhistes au Rakhine relèvent de l'épuration ethnique.