L'inquiétude monte au village Tazrout mais elle l'est davantage dans les villages voisins. D'ailleurs, ceux-ci n'ont pas tardé à se joindre aux opérations de recherches. Les villageois de Tazrouts dans la région de Bouzeguène tiennent à tout prix à connaître le sort réservé à Farid Allane, un jeune du village Tazrouts disparu il y a près d'une dizaine de jours. Après avoir passé au crible la forêt de l'Akfadou, le jeune reste encore introuvable. L'inquiétude monte au village Tazrouts mais elle l'est davantage dans les villages voisins. D'ailleurs, ceux-ci n'ont pas tardé à se joindre aux opérations de recherches. Avant-hier d'ailleurs, après une journée de «ratissage», les villageois de Tazrout se sont réunis dans la soirée. A l'ordre du jour, les suites à donner à cette affaire qui en est une de trop, car la région en est à sa troisième disparition depuis quelques mois. Cependant, ce qui a changé avant-hier, c'est l'arrivée d'autres délégations des villages voisins afin de prendre part à la suite des actions. Aussi, à l'issue de la réunion qui a vu les villageois envisager toutes les hypothèses de ces disparitions sans vraiment se fixer sur une seule, la plus plausible, des décisions ont été prises. Pour aujourd'hui, une grève générale est attendue au chef-lieu de la daïra de Bouzeguène. Selon la résolution qui a sanctionné cette réunion des comités de villages, la grève générale sera accompagnée d'une marche silencieuse. Elle débutera à partir du CEM Hammadi-Mohand Saïd avant de se terminer devant le siège de la daïra de Bouzeguène. En fait, les actions en question rappellent des souvenirs atroces aux populations de la région. Jusqu'à hier, trois personnes sont encore portées disparues sans que l'on n'ait aucune nouvelle. Il y a près d'un mois, un homme de 68 ans a disparu sans donner signe de vie depuis ce jour. Pour ce cas, ses voisins, qui le connaissent bien affirment que sa disparition est liée vraisemblablement à sa maladie. Atteint de la maladie d'Alzheimer, le vieil homme n'aurait peut-être pas retrouver le chemin de sa maison. Une chose est certaine toutefois: sa famille a lancé une vaste opération de recherche avec des affiches et des articles de presse. Mais jusqu'à hier, ils n'ont reçu aucune nouvelle de lui. Les marches et les grèves rappellent de mauvais souvenirs non seulement pour les gens de Bouzeguène mais pour toutes les populations de la wilaya de Tizi Ouzou. Durant plusieurs années, le fléau des kidnappings a plongé la région dans la peur et l'angoisse. Des commerçants et des entrepreneurs ont été visés par les kidnappeurs. Il aura fallu la mobilisation des populations qui ont coordonné, avec les services de sécurité afin de faire reculer ces bandes qui ont imposé leur dictat durant des années. L'on recense aujourd'hui plus d'une soixantaine de kidnappings. Les conséquences n'ont pas tardé à appraître. En l'espace de quelques années seulement, la wilaya de Tizi Ouzou a vu les investisseurs finir. Pour les autres, la région est devenue infréquentable. L'économie locale a grandement souffert. D'ailleurs, les stigmates apparaissent jusqu'à nos jours. Ce sont justement tous ces souvenirs qui alimentent l'angoisse qui règne actuellement à Bouzeguène.