Le président de la Haute Instance indépendante pour la surveillance des élections (Hiise) était, hier, à Bouira, dans le cadre d'une visite d'inspection des préparatifs des locales du 23 novembre, prochain. En compagnie de Mme Saoudi coordinatrice locale de l'instance constitutionnelle, il a rencontré les représentants de la presse. Le président est revenu sur plusieurs points relatifs à l'organisation. Comme il fallait s'y attendre, le gros de la discussion a porté sur le fichier électoral. Abdelwahab Derbal affirmera d'emblée que l'état civil qui reste l'unique référence dans l'élaboration des listes électorales est un héritage de l'époque coloniale qui aura tout fait pour faire disparaître l'entité nationale. «Son épuration demeure une condition pour la réussite de toute consultation. Les efforts faits dans ce sens sont indéniables, mais restent encore incomplets. Savez-vous que la loi ne permet pas de retirer une personne décédée si ses proches ne le font pas, même si ce dernier décès est né en 1820? Le fichier contient quelquefois des aberrations, mais il ne doit en aucun cas servir de monnaie marchande utilisée par les vaincus ou les vainqueurs lors d'une consultation électorale» dira entre autres l'hôte de Bouira. Concernant toujours ce fichier objet de discorde entre le pouvoir et l'opposition, le responsable de la Haute Instance de surveillance et à propos des corps constitués dans le corps électoral il répondra avec une pointe d'humour. «Qui détient selon vous le fichier national? Ce fichier c'est exactement 1541 fichiers communaux plus les Algériens nés à l'étranger.» Ainsi selon Derbal, le fichier de Bouira est constitué de 45 CD portant les inscrits de chaque commune de la wilaya. Abordant les prérogatives de l'instance constitutionnelle, Derbal précisera que cette dernière nécessite d'autres attributions pour mener à bien son rôle de garant de la loi. «Nous ne sommes pas des surveillants, mais veillons à l'application de la loi et remettons à qui de droit nos réserves et nos constats. Le respect des règles par les candidats relève d'un problème d'éthique et d'éducation. Les dépassements quand ils sont avérés sont signalés, nous n'avons pas un pouvoir répressif, d'autres sphères entrent en scène pour cela,...», répondra l'invité à une question sur les comportements des candidats lors de la campagne.