Le choix du soumissionnaire s'est fait sur la base du prix de la concession de 0,82 dollar (57 DA) par mètre cube. Les six contrats de réalisation de la station de dessalement d'eau de mer du Hamma, ont été signés samedi en soirée. Une fois réalisé, cet ouvrage sera le plus grand en Afrique. Et pour cause, la capacité de production journalière de 200.000 m3, soit 30% de la consommation actuelle d'eau potable dans l'agglomération algéroise, est manifestement très importante, affirment les cadres du ministère des Ressources en eau. Grâce à cette réalisation, la capitale sera, dit-on, à l'abri de toute pénurie d'eau potable, jusqu'à l'horizon 2030. Opérationnelle à partir de 2007, cette nouvelle centrale est composée de deux unités principales : la station de dessalement d'eau de mer (Sdem) du Hamma et les ouvrages de raccordement. «C'est la plus grande station de dessalement d'eau de mer par membrane en Afrique», a déclaré le président-directeur général de GE. Ionics, filiale de Général Electric M.George Oliver. Implantée sur le site des Sablettes, cette station sera conçue, bâtie et exploitée par le consortium HWD (Hamma Water Dessalination) avec la participation de l'AEC (Algérian Energy Company) en partenariat avec l'ADE (Algérienne des Eaux). Le procédé qui sera utilisé pour le dessalement est celui dit de «l'osmose inverse» dont la caractéristique est d'obtenir une eau douce de bonne qualité. Quant aux ouvrages de raccordement, ils sont confiés par le ministère des Ressources en eau à l'ADE qui injectera l'eau dessalée dans le réseau AEP d'Alger sur les trois pôles du système T.G.K (Télemly, Garidi, Kouba). L'alimentation de ces trois réservoirs sera faite par trois conduites indépendantes, avec un linéaire total de 13 km. Un autre réservoir additionnel de 20.000 m3 sera réalisé dans l'enceinte de la station de pompage appelée «Kouba 97» ainsi qu'une autre qui sera requise sur la conduite de Garidi. Le financement du projet, à concurrence de 200 millions de dollars, a été approuvé par l'agence américaine Overseas Private Investment Corporation (Opic), un montant «jamais accordé auparavant (par cette agence) pour un financement», selon le P-DG de GE. Ionics. Le choix du soumissionnaire s'est fait sur la base du prix de la concession de 0,82 dollar (57 DA) par mètre cube. Ce financement, le premier du genre à être mis en place en Algérie, a été monté selon la formule du «Project Financing» sans garantie de l'Etat et sans garantie bancaire, selon l'AEC. Le montant global d'investissement de ce projet, qui doit alimenter le Grand-Alger en eau potable, est de 225 millions de dollars dont 75% seront consentis par l'Opic et 25% par les actionnaires de la société du projet, la HWD, dont le capital de 68 millions de dinars (1 million de dollars) est détenu à 70 % par la société américaine Ionics et à 30 % par AEC et l'ADE. Selon les termes du contrat relatif à l'achat et la vente de l'eau, figurant parmi les cinq autres signés samedi à Alger, la Société algérienne des hydrocarbures (Sonatrach) achètera l'eau dessalée directement de la station pour la revendre à l'ADE, qui se chargera à son tour de la céder aux consommateurs. Cela dit, il y a lieu de signaler que le citoyen ne paiera pas cette eau à 57 DA le mètre cube. C'est, affirme-t-on auprès du département de Abdelmalek Sellal, l'Etat qui prendra en charge la différence à travers le Trésor public.