Ladite opération a abouti à l'arrestation des charognards ayant morcelé ladite exploitation agricole en plusieurs parcelles avant de les revendre. Ce n'est pas à contrecoeur que la wilaya d'Oran met en branle la machine répressive, notamment en ce qui concerne l'embellissement de la capitale des Jeux méditerranéens 2021. L'amorce est lancée. En effet, près d'une trentaine de bidonvilles, érigés illégalement sur les terres agricoles du lot Khemisti N°9, viennent d'être démolis. Leurs occupants ont été «chassés» sans avoir opposé la moindre résistance ni formuler un quelconque recours, étant donné que leur situation ne répond à aucune règle leur permettant de procéder à une quelconque réclamation. C'est donc comme si l'on assistait à une bataille. L'offensive, opérée à l'aide des bulldozers déployés à cet effet, a été déclenchée dans la matinée de jeudi à partir du secteur urbain de Bouamama, ex-cité Petit. Une telle opération, première dans son genre dans la wilaya d'Oran, a abouti à l'arrestation des charognards ayant été à l'origine du morcellement de ladite exploitation agricole en plusieurs lots avant de les revendre à des prix dérisoires à des familles venant de tous les coins de la partie ouest du pays. Ces «courtiers» de circonstance, sont tels que le phénomène a été explicité par la wilaya d'Oran, poursuivis en justice. Dans cette opération, les services policiers et ceux de la Gendarmerie nationale ont joué un rôle prépondérant en remontant la filière comprenant des charognards qui se suçaient à coups de plusieurs milliers de dinars aux dépens des familles en mal de logement pendant que d'autres sont réellement dans le besoin d'une habitation décente. Dans leurs investigations, les services de sécurité ont, en un laps de temps record, démantelé tous les réseaux qui ont fait leur la commercialisation des terrains ne leur appartenant pas pour les revendre à des familles dont plusieurs d'entre elles trichent en se faisant passer pour des mal-logés en vue de se faire inscrire dans les fichiers des familles à prendre en charge dans le cadre des différentes opérations de relogement. Est-ce la fin des attaques perpétrées contre les terres agricoles et les espaces forestiers? «Nous ne sommes qu'à l'amorce d'un grand chantier», dira un cadre de wilaya. Il aura donc fallu une longue réflexion pour décider de telle sorte avant qu'une telle mesure ne soit prise par le wali d'Oran qui, dès sa nomination à la tête de la wilaya d'Oran, a mis en place son plan d'action détaillé, comprenant plusieurs décisions à mettre à exécution selon les priorités. La démolition des bidonvilles de Bouamama vient en appoint, c'est-à-dire en complément des différentes opérations qui rentrent dans le cadre du «nettoiement» de la cité, tout en lui donnant son cachet d'antan, une ville aux couleurs chatoyantes. Dans son message en direction des médias, le wali d'Oran a précisé que «la fermeté ponctuera les opérations visant à redorer le blason de la ville d'Oran en effaçant toutes les images hideuses la salissant au point de porter atteinte à son cadre de vie, l'environnement». La bêtise humaine a atteint son pic, défrayant la chronique, notamment en ce qui concerne les constructions illicites bâties sous le fallacieux prétexte de l'absence de logement. C'est ainsi que des dizaines de personnes et plusieurs autres dizaines de familles n'ont rien trouvé de mieux à faire que de squatter des espaces entiers forestiers et autres terrains appartenant aux services domaniaux et étatiques, les détournant de leur vocation en y dressant plusieurs dizaines de bidonvilles. La forêt de Coca en est un exemple concret. Ce n'est pas tout. L''environnement est-il en constante dégradation? «Affirmatif», dira plus d'un. L'homme en est l'instigateur principal, en provoquant une telle situation qui continue à prendre une ampleur phénoménale. Dans un passé très récent, quelque 700 affaires ont été enregistrées et traitées par les services en charge de cette problématique près le 2e Commandement régional de la Gendarmerie nationale couvrant 12 wilayas de la partie ouest du pays. Jusque-là, pas moins de 462 personnes ayant contribué à la dégradation du cadre de vie ont été arrêtées. Les constructions illicites viennent en tête de liste, avec 352 affaires impliquant 169 personnes. L'atteinte à l'environnement n'est pas un simple fait divers. Ses conséquences sont de plus en plus néfastes, d'où d'ailleurs le renforcement des effectifs des éléments de la Gendarmerie nationale et leur mobilisation en permanence; les gendarmes ont pour mission principale la répression d'un tel phénomène prenant de plus en plus d'ampleur. C'est ainsi que cela a été explicité à l'époque par des cadres du 2e Commandement régional de la Gendarmerie nationale où une telle problématique a pris de l'envol comparativement aux années précédentes. Les bilans des hommes en tenue verte mettent à nu une réalité où émergent pas moins de 140 cas de plus, comparativement aux bilans des exercices écoulés. Ainsi, vivre dans un environnement sain n'est contre toute attente pas pour demain.