Après les problèmes dans les pays du Golfe et l'Egypte le groupe médiatique qatari beIN Sports doit faire face à une nouvelle menace en Europe. En effet, la justice suisse a ouvert le 12 octobre une procédure pénale contre Jérôme Valcke, l'ancien secrétaire général de la FIFA et Nasser Al-Khelaïfi, le président de beIN Media Group. L'ex-secrétaire général de la FIFA aurait accordé les droits TV de la prochaine Coupe du monde à beIN Sports en échange «d'avantages indus». Pour les besoins de l'enquête, les bureaux français de beIN Sports ont déjà été perquisitionnés. Le groupe dirigé par Nasser Al-Khelaïfi a, en outre, réfuté toutes les accusations et assuré sa disposition à collaborer avec les autorités. Une enquête a été ouverte le 20 mars dernier pour «soupçon de corruption privée, d'escroquerie, de gestion déloyale et de faux dans les titres», a indiqué le MPC, précisant qu'une opération «coordonnée» a été «menée dans plusieurs pays» dans le cadre de cette procédure. En collaboration avec les autorités compétentes «de France, de Grèce, d'Italie et d'Espagne, des perquisitions ont eu lieu simultanément et en divers lieux». Jérôme Valcke, suspendu pour 10 ans pour d'au-tres faits de corruption, est soupçonné d'avoir «accepté des avantages en lien avec l'octroi de droits média dans certains pays de la part d'un homme d'affaires dans le domaine des droits sportifs en ce qui concerne les Coupes du monde de football de la FIFA de 2018, 2022, 2026 et 2030 et de la part de Nasser Al-Khelaïfi en ce qui concerne les Coupes du monde de la FIFA de 2026 et 2030». Jérôme Valcke, ancien secrétaire général de la FIFA et ancien bras droit de l'ex-président Sepp Blatter lui aussi suspendu, a été auditionné ce jeudi en Suisse en qualité de prévenu, l'équivalent du statut de mis en examen, par des représentants du MPC. Le groupe audiovisuel qatari, qui rassemble désormais 60 chaînes, est présent sur les cinq continents et 43 pays. beIN diffuse un éventail de programmes très large et attractif pour une quarantaine de millions d'abonnés. En Egypte, beIN Media Group est également dans le viseur de l'autorité de la concurrence locale (ECA). L'ECA accuse ainsi le réseau qatari d'abus de position dominante. D'autres y voient une contre-attaque orchestrée par l'agence marketing égyptienne, Présentation Sports, détenue par l'homme d'affaires Ahmed Abou Hashima. En France, le successeur d'Al Jazeera Sport doit ainsi composer avec la montée en puissance du groupe SFR Sports, - propriété du groupe multinational Altice de Drahi-, qui diffusera notamment la prestigieuse Ligue des champions européenne de football, à partir de 2018. Mais c'est surtout dans certains pays arabes que le succès de beIN dérange le plus. Des Egyptiens et des Saoudiens souhaitent ainsi lancer un bouquet gratuit nommé «PBS Sports» pour «mettre fin au monopole» du Qatar sur la diffusion d'événements sportifs en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. [email protected]