Ces négociations ont été conduites par le conseil civil de Raqqa, une administration locale liée aux Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants antijihadistes kurdes et arabes soutenue par la coalition et plusieurs personnalités tribales de la région. A l'instar de ce qui s'est passé quelques mois plus tôt à Alep et dans la région de Damas où des groupes rebelles ont été évacués vers la ville d'Idlib, dans le nord de la Syrie, un accord a été conclu qui facilite l'évacuation depuis hier des nombreux civils pris au piège à Raqqa, assiégée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde soutenue par Washington. Un premier convoi» devait quitter Raqqa en vertu de cet accord sur des évacuations de cette ville du nord de la Syrie où des combattants antijihadistes appuyés par la coalition internationale étaient en passe de conquérir les derniers réduits du groupe Etat islamique (EI). Dans la soirée de samedi à dimanche, les FDS ont affirmé que l'accord en question excluerait les combattants étrangers au service de Daesh, sans mentionner pour autant le sort réservé aux jihadistes syriens. Au cours des deux dernières semaines, les tractations sont allées bon train à Raqqa même, en prévision de la reprise des derniers réduits de Daesh dont il fallait évacuer les civils, longtemps retenus comme boucliers humains. Ces négociations ont été conduites par le Conseil civil de Raqqa, une administration locale liée aux Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants antijihadistes kurdes et arabes soutenue par la coalition et plusieurs personnalités tribales de la région. Il aura fallu près d'un an d'offensives ininterrompues et de combats meurtriers pour venir à bout des dernières poches de Daesh dans cet ultime bastion avant Deir Ezzor. Malgré d'intenses bombardements de la coalition internationale qui ont fait plusieurs milliers de victimes parmi la population civile (officiellement, la coalition n'en reconnaît qu'à peine un millier), la lutte aura été longue et difficile mais son dénouement est accueilli avec un immense soulagement dans toute la région. Et pour cause, il signifie la mort annoncée de Daesh en Syrie même si les experts n'excluent pas qu'après la reprise de Deir Ezzor, le groupe terroriste poursuivra quelque temps encore ses méfaits au moyen d'attentats kamikazes et autres tactiques de subversion. Daesh vient d'être encore frappé avec la perte de son fief de Mayadine, dans la province de Deir Ezzor, n'ayant pu résister à l'avancée de l'armée arabe syrienne soutenue par l'aviation russe. Sans doute, ce nouvel échec a-t-il sapé le moral de ses éléments qui tentaient de contenir les attaques des FDS à Raqqa? Pour la coalition internationale, il s'agit désormais de «minimiser» les pertes civiles tout en excluant les jihadistes étrangers des dispositions de l'accord. La décision n'est pas neutre car elle répond à la crainte exprimée par plusieurs pays occidentaux, membres de la coalition, de voir un reflux des terroristes démobilisés par la défaite de Daesh vers leur pays d'origine. Tous redoutent que la guerre ne soit ainsi transposée sur leur propre territoire ainsi que les en avait averti à plusieurs reprises le gouvernement syrien. Or, les quelque 150 combattants étrangers concernés refusent de partir, sinon en un seul groupe autorisé à se rendre dans les zones encore détenues par Daesh dans la région de Deir Ezzor. Entre autres moyens pour contrecarrer une telle menace, il a été décidé que les personnes qui quitteront Raqqa seront systématiquement fouillées et leur identité contrôlée. La mesure n'est en rien dissuasive puisque la coalition a annoncé, hier, qu'une centaine de jihadistes se sont rendus spontanément aux FDS, sans en indiquer la nationalité.On estime que plus de 150 civils ont réussi déjà à fuir l'enfer de Raqqa, grâce à une trêve tacite qui pourrait concerner au total 4 000 autres. En outre, un nombre indéterminé de terroristes syriens se serait également rendu, selon un responsable FDS qui confirme que des autobus et des camions ont été mobilisés à la périphérie de Raqqa pour prendre en charge les combattants ayant déposé les armes et les conduire vers la province de Deir Ezzor où Daesh détient encore plusieurs poches face à l'armée arabe syrienne. Ceci explique cela.