On verra plus clair Les cinq chaînes de télévision privées disposant d'une autorisation provisoire semblent être en première ligne des bénéficiaires de l'autorisation de création d'un service de diffusion. Créées depuis 2012, sept chaînes de télévision privées sur les 43 que compte le paysage audiovisuel, vont voir leur situation régularisée après la publication, hier, au Journal officiel, d'un arrêté portant lancement de l'appel à candidature pour l'octroi d'autorisations de création de services de diffusion télévisuelle thématique. Il est cependant attendu que les cinq chaînes de télévision privées de droit étranger, présentes au début de leur création de manière «illégale» en Algérie avant de disposer d'une autorisation provisoire pour des bureaux, soient en première ligne des bénéficiaires de l'autorisation de création d'un service de diffusion. Il s'agit pour rappel des cinq chaînes de télévision privées Ennahar TV, Echourouk TV, Dzaïr TV, El Djazaïria TV et Hoggar TV. Selon l'arrêté, sept autorisations pour la création de sept chaînes télévisuelles thématiques devraient être attribuées, parmi lesquelles une chaîne d'actualités (politiques, économiques, sociales), une chaîne culturelle, une chaîne de jeunesse, d'art culinaire, de découvertes, de séries et divertissements ou encore une chaîne sportive. Les entreprises, les institutions et les organismes du secteur public ainsi que les sociétés de droit algérien ont soixante jours à partir de la première publication dudit appel (28 septembre 2017) pour répondre à la candidature. «Ce délai pourra être exceptionnellement prorogé de 30 jours une seule fois, par décision de l'autorité de régulation de l'audiovisuel», a indiqué l'arrêté. Cinq chaînes thématiques seront diffusées sur le satellite Eutelsat 7WA avec une couverture du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, tandis que les deux autres chaînes seront diffusées sur le satellite Eutelsat 5WA avec une couverture du Grand Maghreb centrée sur l'Algérie, précise encore l'arrêté précisant que toutes les programmations des chaînes devront être diffusées en clair, sans procédé de cryptage. Les langues de diffusion seront les deux langues nationales et officielles, à savoir l'arabe et le tamazight. «Toutefois, les langues étrangères peuvent être utilisées pour les programmes destinés à la diffusion à l'étranger», a encore précisé l'arrêté. Pour rappel, en mai dernier, Hamid Grine, ministre de la Communication à l'époque, avait annoncé qu'une dizaine de chaînes de télévision privées allaient être concernées par l'octroi d'agréments. Une décision prise, à ne pas en douter, après la pleine satisfaction affichée par le ministre à la suite de la couverture médiatique des élections législatives où, comme il l'avait d'ailleurs souligné, «la couverture des médias nationaux, tant privés que publics, était globalement excellente à l'exception de quelques cas de dépassements enregistrés ici et là mais sans incidence sur leur déroulement». Il s'agit aujourd'hui de la création de sept chaînes thématiques et non pas d'une dizaine dont le contenu va être codifié par des textes réglementaires qui devront servir à instaurer des «garde-fous». Qu'en sera-t-il de la quarantaine de chaînes tolérées émettant dans un cadre «informel». En 2016, Hamid Grine avait affirmé que toute chaîne privée devait déposer un dossier au niveau de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav). «Il y a un cahier des charges auquel ces chaînes devraient se conformer», avait-il prévenu. Ce dernier avait rendu public au lendemain de la mise en place de l'Arav (juin 2016), un communiqué dans lequel il adressait une «dernière mise en demeure» aux chaînes de télévision considérées comme clandestines. «Toute activité de communication doit être exercée sur le territoire national dans le respect strict des dispositions législatives et réglementaires y afférentes», avait souligné Hamid Grine prévenant qu'il «veillera, chaque fois qu'il est nécessaire, à l'application de la loi dans toute sa rigueur contre tout contrevenant». A la diffusion de cette mise en demeure à l'adresse de la quarantaine de médias domiciliés à l'étranger et émettant en Algérie sans la moindre autorisation, la fermeture des chaînes de TV illégales était déjà imminente. Elle semble aujourd'hui évidente. Il est donc attendu une vague de fermeture des bureaux non autorisés des chaînes de TV incriminées. Ces dernières pourront évidemment continuer à émettre depuis l'étranger, mais aucune représentation en Algérie ne sera plus tolérée.