Nicolas Sarkozy Le livre est très détaillé et apporte la preuve que Nicolas Sarkozy a bel et bien financé sa campagne électorale avec l'argent fourni gracieusement par le dirigeant libyen. L'ancien président français, Nicolas Sarkozy a tiré son pays vers le bas avant et pendant son exercice du pouvoir suprême. C'est ce qu'on déduit à la lecture d'un compte rendu du livre sorti récemment et qui traite du financement de la campagne électorale de la présidentielle française en 2007. Les deux journalistes du site d'information Médiapart, Fabrice Arfi et Karl Laske, auteurs du livre-enquête sur un sombre épisode de la vie politique française, révèlent avec force détails comment l'ancien président de la France s'est joué des lois de son propre pays pour parvenir à la plus haute marche du pouvoir. L'enquête en question a été menée minutieusement sur six longues années. Elle retrace, documents à l'appui, comment des millions d'euros ont changé de main entre dirigeants libyens et proches collaborateurs de Sarkozy, au moment où il occupait le poste de ministre de l'Intérieur. On apprend, entre autres révélations, que l'ancien Premier ministre libyen, Choukri Ghanem, a laissé un journal personnel. L'homme qui a été assassiné à Vienne, a évoqué des versements en espèce de 1,5 million d'euros à Sarkozy. L'enquête fait d'autres révélations, à l'image des 3 millions d'euros donnés par Seïf el Islam, aux collaborateurs de Sarkozy, ou encore les 2 millions d'euros envoyés à l'ancien président français par le beau-frère de El Gueddafi, Abdellah Senoussi. Deux noms, Zaid Takieddine et Alexandre Djouhri, reviennent dans le livre, comme principaux intermédiaires entre Paris et Tripoli. Parmi les documents fournis par les deux journalistes pour appuyer leur propos, figure une note signée par le chef des services libyens, Moussa Koussa. Cette note, publiée par Médiapart, faut-il le rappeler, rapporte «un accord de principe pour verser 50 millions d'euros en soutien à la campagne de Nicolas Sarkozy». Deux personnalités françaises de premier plan sont citées par les enquêteurs. Il s'agit de Claude Guéant, secrétaire général à l'Elysée et ministre de l'Intérieur, et Boris Boillon, ancien ambassadeur, qui ont reçu quelque 20 millions en espèces. Bref, le livre est très détaillé et apporte la preuve que Nicolas Sarkozy a bel et bien financé sa campagne électorale avec l'argent fourni gracieusement par le dirigeant libyen Mouamar El Gueddafi. Les deux journalistes ne font pas le lien direct entre le financement de la campagne présidentielle de Sarkozy et les événements en Libye qui ont conduit à l'assassinat du guide de la Djamahiriya le 20 octobre 2011. Les auteurs de cette enquête, qui fera certainement grand bruit en France, n'ont pas besoin d'évoquer ledit lien, puisqu'il est plus qu'évident. Il suffit de se remémorer le scénario de la «révolution libyenne» et le décès tragique de presque tous les protagonistes dans la transaction financière entre Sarkozy et El Gueddafi pour déduire que tous ces assassinats avaient pour seul but d'effacer les traces du crime. Les commanditaires du chaos libyen, dont l'ancien président français est l'un des acteurs les plus actifs, n'ont pas réussi à éliminer tout le monde. Seif el Islam peut encore témoigner de la grande compromission de Nicolas Sarkozy qui, après s'être fait financer par le régime de El Gueddafi a fait en sorte à ce que ce pays disparaisse. De là à dire que le principal commanditaire du meurtre du dirigeant libyen soit Sarkozy, il n'y a qu'un pas qu'un tribunal international de justice peut franchir. En tout état de cause, cette enquête démontre toute la bassesse d'un personnage sans foi ni loi, qui a jeté la France, une grande démocratie, dans la mare de la corruption, et détruit tout un pays. Le meilleur pour la fin: le livre rapporte un fait qui traduit le cynisme de l'homme: «Douze jours après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence française, il a téléphoné à El Gueddafi pour lui dire: Je garde un magnifique souvenir de la qualité des analyses que j'ai entendues de vous et je compte sur votre prière, monsieur le Guide». Sans commentaire.