Un nouveau staff pour un nouveau départ pour les Verts Le nouveau sélectionneur de l'EN, en compagnie de ses adjoints Méziane Ighil et Djamel Menad, a animé un point presse au CTN de Sidi Moussa afin d'exposer ses idées et son projet mais également répondre aux polémiques, lançant des messages forts à ses détracteurs. Comme à son habitude, la Fédération algérienne de football, avec à sa tête son président Kheïreddine Zetchi, ne fait pas les choses à moitié quant il s'agit de prendre des décisions importantes. En effet, ayant annoncé mercredi soir la résiliation du contrat de Lucas Alcaraz, cette décision a tout de suite été suivie par la désignation officielle du nouveau coach des Verts, en la personne de Rabah Madjer. Un choix prémédité et annoncé malgré la vague de contestations qui a marqué la scène footballistique ces derniers jours. Seulement, le MJS et la FAF ont enfin accordé leurs violons autour de Madjer pour miser sur les compétences locales afin de rebâtir les Verts, déjà au bord du naufrage. Le lendemain, le nouveau sélectionneur de l'EN, en compagnie de ses deux adjoints Méziane Ighil et Djamel Menad, a animé une conférence de presse au CTN de Sidi Moussa afin d'exposer ses idées et son projet pour l'EN, mais également répondre aux polémiques et lancer des messages forts à ses détracteurs ainsi qu'aux joueurs algériens. Face à la pluie de critiques qui s'est abattue ces derniers temps sur lui, Rabah Madjer a tenté d'emblée de justifier sa nomination et la désignation de son staff technique qui l'épaulera dans sa mission. Diplôme, expérience et vécu Le nouveau sélectionneur de l'EN a affirmé: «Je sais que je ne fais pas l'unanimité et que je fais l'objet de critiques sur ma désignation mais je ne prête pas trop attention à ces choses. Je suis assez fort pour accepter ces critiques. Même si ma dernière expérience en tant qu'entraîneur remonte à 2006, je n'ai jamais été loin du monde du football du fait que j'ai été consultant à la télévision pendant plusieurs années, analysant notamment les matchs des grands championnats européens. Les studios de télévision m'ont beaucoup appris et je pense que cela ne va nullement constituer un handicap en vue de ma nouvelle mission avec la sélection», a-t-il confié. Interrogé sur ses diplômes et ses compétences ces dernières années, l'homme de la talonnade répondra: «J'ai déjà entraîné l'EN par le passé, en plus des clubs d'Al-Sadd et d'Al-Wakra au Qatar. Je dispose d'un diplôme d'entraîneur délivré par la FAF, un autre par le ministère de la Jeunesse et des Sports et d'un diplôme délivré à l'issue d'une session de formation à Clairefontaine (France) signé par l'ancien sélectionneur de l'équipe de France, Aimé Jacquet.» Quant à ses passages en sélection en tant que coach, Madjer dira: «En 1994, j'ai été chargé de gérer la sélection, j'avais juste 32 ans et j'avoue que j'ai fait des erreurs. Je suis revenu en 2001 avec un objectif à moyen terme. A chaque passage, j'avais connu beaucoup de problèmes qui m'ont perturbé dans mon travail. On m'avait mis des bâtons dans les roues, je ne suis pas le genre de personnes qui accepte qu'on lui impose tel ou tel joueur. Lors de mon dernier passage (2001-2002) j'avais effectué un gros travail mais malheureusement je ne suis pas allé jusqu'au bout», a-t-il regretté, assurant qu'il n'avait «aucune revanche à prendre». Et d'enchaîner: «Je peux réussir comme je peux échouer, l'erreur est humaine. Maintenant, je dois capitaliser ma précédente expérience pour essayer de rebâtir sur des bases solides cette Equipe nationale», a-t-il conclu. Ighil, Menad et lui Désigné aux côtés de deux techniciens locaux et ex-internationaux, en l'occurrence Méziane Ighil et Djamel Menad, l'ancienne star du FC Porto a affirmé qu'il allait travailler d'une manière complémentaire avec ses deux assistants: «Juste après avoir été contacté par le président de la fédération Kheïreddine Zetchi pour diriger la sélection, j'ai aussitôt pris attache avec Ighil et Menad pour leur demander de m'aider dans cette mission, ils n'ont pas hésité un instant pour dire oui et c'est tout à leur honneur. Ensemble, nous allons travailler d'une manière complémentaire et collégiale», a-t-il déclaré. «Personne ne m'a imposé qui que ce soit. C'est moi qui ai choisi Ighil et Menad, ce qui va me permettre de travailler en toute sérénité. Le technicien local est capable de donner un plus à condition de le soutenir. Ça n'a pas marché avec les techniciens étrangers pour plusieurs facteurs et dont le plus important est l'absence de la durabilité dans la préparation de l'équipe. On ne peut pas préparer la sélection en un seul mois. L'entraîneur local est là en permanence et c'est ce qui pourrait faire à mon sens la différence», a-t-il expliqué. Locaux face aux professionnels Longtemps considéré comme étant un dossier délicat à gérer pour les ex-coachs de l'EN, la complémentarité entre les joueurs locaux et ceux évoluant à l'étranger est l'une des priorité de Madjer qui se présente comme un rassembleur afin de rebâtir la sélection sur des bases solides: «Avec moi, aucun joueur ne sera marginalisé, qu'il soit local ou bien évoluant à l'étranger. J'insiste sur le profil idéal du joueur capable de donner un plus, peu importe où il joue, l'essentiel c'est qu'il ait des qualités», a-t-il précisé avant d'enchaîner: «L'objectif dans l'immédiat est de remobiliser les troupes vu que le moral a été lourdement affecté suite aux derniers mauvais résultats enregitrés. Avec mon staff, nous allons tenter de provoquer le déclic psychologique recherché pour pouvoir aller de l'avant», a-t-il dit. L'ancien joueur du NAHD n'a pas caché son ambition de revaloriser le joueur local dans son projet sportif: «C'est vrai que je préfère donner l'occasion au joueur local mais cela ne veut nullement dire que je vais écarter les joueurs professionnels. Des joueurs tels que Brahimi, Mahrez ou encore Feghouli ont tout donné pour la sélection et ce n'est pas aujourd'hui qu'on va leur tourner le dos», a-t-il révélé et d'annoncer: «Je ne vais pas faire de révolution et chambouler l'équipe. Il faudra être très intelligent dans la gestion du groupe par rapport à l'âge. Le remplacement d'un joueur par un autre doit se faire dans la douceur. J'ai suivi la sélection, je connais ses points faibles et ses points forts». Le nouveau coach de l'EN compte programmer deux stages par mois au profit des joueurs locaux. Algérie-Nigeria Devant entamer sa mission à l'occasion du match Algérie-Nigeria, Madjer a estimé que «la sélection traverse une grave crise. Ce changement est nécessaire et je l'espère sera en bien. Ma mission sera difficile mais pas impossible. Il y a un bel avenir qui nous attend. Je vous le dis aujourd'hui, il ne faut pas s'attendre à beaucoup de changements contre le Nigeria, on n'a pas assez de temps pour le faire. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on devra faire confiance au joueur local pour le réhabiliter, il n'y aura pas de différence entre les locaux et les professionnels. Notre prochain match face au Nigeria sera une occasion de défendre notre honneur, mais après on devra sortir le grand jeu», a-t-il ajouté. En tout cas, même s'il semblait enthousiaste et optimiste pour l'avenir de l'EN, un grand chantier attend Madjer et ses collaborateurs pour recoller les morceaux de la sélection nationale et la relancer en vue de son objectif principal, à savoir la CAN 2019. Les autres points Saâdane: Outre sa mission à la tête de la DTN en remplacement de Fodil Tikanouine, Rabah Saâdane aura également le rôle de conseiller technique, a annoncé Madjer. «Nous ne pouvons pas nous passer des services de Saâdane sur le plan technique, il fera le va-et-vient entre la DTN et l'Equipe nationale même s'il ne pourra pas être avec le staff d'une manière permanente». Stage: Madjer aura une première prise de contact avec ses joueurs le 7 novembre à l'occasion du stage qui précèdera la réception du Nigeria le 10 novembre à Constantine dans le cadre de la 6e et dernière journée (Gr. B) des qualifications au Mondial 2018 en Russie. Haniched: Rabah Madjer a révélé l'arrivée au sein du staff technique de l'entraîneur des gardiens de but Mohamed Haniched «qui va travailler en étroite collaboration avec Aziz Bouras, maintenu à son poste». Madjer a également fait part de l'arrivée imminente d'un nouveau préparateur physique dont l'identité n'a pas été dévoilée. Salaire: Interrogé sur le salaire qu'il allait percevoir, Rabah Madjer s'est abstenu de répondre car relevant du domaine du «confidentiel». «Ce qui est sûr, c'est que je vais toucher moins que ce que percevait mon prédécesseur Lucas Alcaraz. Au cours de mon entretien avec le président de la fédération, je n'ai rien exigé sur le plan financier, ce qui importe le plus pour moi c'est le projet sportif». Menace: Rabah Madjer n'a pas hésité au cours de son premier face-à-face avec la presse à menacer de quitter son poste au cas où un joueur lui sera(it) imposé. «Je n'accepterai jamais ce genre de comportements. Aucun joueur ne nous sera imposé par qui que ce soit, quitte à perdre mon poste.» Ighil: Ighil a relevé la nécessité de se concerter pour «prendre les décisions qu'il faut», même si selon ses propos le dernier mot revient au sélectionneur. «Au sein du staff technique, nous allons nous concerter mais le dernier mot revient au sélectionneur. Il ya une mission qui consiste à réhabiliter l'entraîneur local, j'espère qu'on réussira dans notre mission». Menad: Même son de cloche chez Djamel Menad, qui a indiqué avoir accepté cette mission pour servir la sélection et tenter de relancer les Verts dont les «résultats n'ont pas été à la hauteur depuis quelques mois». «Mon vécu en tant que joueur puis comme entraîneur depuis 20 ans et ma modeste expérience peuvent servir cette équipe. J'espère être à la hauteur de la confiance placée en moi. Il y a une crise de résultats. Nous devons redresser la barre et surtout plaire au public. La touche du nouveau staff doit être visible rapidement. Chacun de nous doit contribuer à apporter sa pierre à l'édifice. Uune équipe composée essentiellement de joueurs locaux afin de pouvoir travailler constamment surtout que les dates FIFA ne le permettent pas au vu des données actuelles».