elle reconnaît que malgré l'effort consenti en matière de sensibilisation du monde agricole, la culture du risque chez les agriculteurs, fait encore défaut. «L'assurance agricole, outil de gestion des risques climatiques» c'est le thème d'un séminaire international organisé par la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma) qui a débuté hier, au Centre international des conférences (CIC). Un séminaire qui, selon de nombreux participants, dont L'Expression a demandé leur avis sur l'intérêt d'un tel rendez-vous, «intervient en temps opportun.». Pourquoi? des directeurs de caisses régionales de la mutualité agricole (Crma) nous ont affirmé à l'unanimité que «ce séminaire va nous permettre de mieux convaincre les agriculteurs qu'il est de leur intérêt de souscrire une police d' assurance au risque climatique de plus en plus nombreux, ces dernières années et occasionnant de lourdes pertes aux gens de la terre en leur proposant de nouveaux produits d'assurances». Ceux-ci ont été cités par le directeur général de la Cnma Cherif Benhabilès dans son intervention. «Ils (les produits) sont basés sur les aléas climatiques tels que les assurances indicielles et la microassurance destinées aux fellahs à petit revenu». Toujours au sujet de ces nouveaux produits le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche Abdelkader Bouazgu a indiqué dans son discours d'ouverture des travaux que «le développement de l'assurance-risque climatique réduirait d'autant le champ d'intervention du Fonds de garanties des calamités agricoles (Fgca) et des autres mécanismes publics». Il dira enfin que ce séminaire offre une opportunité d'échanges d'expériences entre des experts nationaux et ceux d'autres pays et cela «pour trouver des mécanismes et solutions, pouvant soulager les pouvoirs publics en matière de prise en charge des calamités agricoles». Notons que la Cnma, selon un communiqué remis à la presse, compte focaliser sa réflexion dans les dispositions de refonte des assurances agricoles, à l'effet «d'inciter les opérateurs du secteur de l'agriculture et de la pêche, à contracter des assurances et permettre d'instaurer progressivement la culture d'assurance et faire émerger à l'agriculteur et éleveur, le réflexe de gestion du risque pour pérenniser son activité». Ces initiatives sont fort indiquées dans la mesure où du côté de la Cnma, on reconnaît que malgré l'effort consenti en matière de formation, de vulgarisation et de sensibilisation du monde agricole rural «l'engouement à l'assurance agricole demeure très faible», avouent de nombreux cadres dirigeants de la Cnma. C'est une réalité de terrain. Elle peut s'expliquer par le fait que dans le milieu des exploitants agricoles, souscrire une police d'assurance reste considéré comme une simple formalité dont on peut se passer. Or, tout indique que c'est devenu presque une obligation, du fait de la multiplication des risques, ces dernières années, notamment ceux ayant trait au changement climatique. Comment donc changer ce faible engouement des agriculteurs aux produits d'assurance? Des intervenants préconisent une réforme du système des assurances agricoles en Algérie. Rappelons enfin que la CNMA se positionne comme leader dans les assurances agricoles avec 75% des parts de marché et 4ème dans les assurances- dommages. Concernant ses engagements avec ses sociétaires et assurés, la Cnma a réglé un montant global des sinistres durant ces quatre dernières années de l'ordre de 23 milliards DA, soit une moyenne annuelle de six milliards DA.