Le ministère de l'Enseignement supérieur n'a recruté pour cette année que 2 800 enseignants toutes catégories confondues Le ministère de l'Enseignement supérieur n'a recruté que 2800 enseignants pour l'année en cours. Le secteur de l'enseignement supérieur ne recrute pas assez d'enseignants. A croire les chiffres avancés par le Coordinateur national des titulaires du magistère et du doctorat Nadir Yahiaoui, l'université compte plus de 20.000 enseignants vacataires dans les catégories A et B. Ce qui est à l'origine de cette situation, indique le coordinateur, est la faiblesse de recrutement dans le secteur. Etayant ses propos, Nadir Yahiaoui a fait remarquer que le ministère de l'Enseignement supérieur n'a recruté pour cette année que 2800 enseignants toutes catégories confondues. «Un nombre qui est très loin de répondre aux besoins réels de l'université pouvant atteindre le nombre de 100.000 enseignants», a-t-il ajouté, soulignant que le nombre d' étudiants ne fait qu'augmenter au fil des années. Pour le Coordinateur national des titulaires du magistère et du doctorat, le ministère de l'Enseignement supérieur ne fait pas de pression sur la Fonction publique pour revoir le nombre de postes budgétaires à la hausse». Et de poursuivre «contrairement au ministère de l'Education nationale qui se bat pour augmenter le nombre de postes budgétaires chaque année, le ministère de l'Enseignement supérieur préfère recruter des vacataires», a-t-il déploré, en ajoutant que dans certaines filières, le ministère recourt même au recrutement des étudiants de fin de cycle pour enseigner leurs camarades de la première et deuxième années. Ces pratiques sont, selon le coordinateur, en totale contradiction avec les articles constitutionnels régissant le secteur de l'Enseignement supérieur. «En effet, les articles constitutionnels précisent que chaque titulaire d'un magistère ou d'un doctorat comme étant un poste budgétaire méritant d'être recruté de façon obligatoire», mentionne-t-il. Par ailleurs, de nombreuses voix parmi les enseignants permanents s'élèvent pour dénoncer la surcharge du volume horaire auquel ils sont confrontés. En effet, au lieu d'enseigner comme c'est la norme partout dans le monde 16 heures par semaine, ces derniers se retrouvent avec un volume dépassant les 20 heures. «Ce rythme de travail est antipédagogique, car il empêche l'enseignant de se consacrer à la recherche scientifique laquelle est très importante pour son travail et carrière», ne cessent de dénoncer des enseignants. En outre, le recours du ministère au recrutement des enseignants vacataires a toujours été, font remarquer certains observateurs, à l'origine de plusieurs désagréments dans le secteur. Entre autres, indique-t-on, le retard dans l'entame de l'année universitaire. A cause du manque d'enseignants, les étudiants dans certaines spécialités ne commencent leurs études qu'au milieu de l'année universitaire. Cet état de fait se répercute souvent négativement sur le niveau des étudiants et l'avancée de ces derniers dans leurs programmes. S'estimant à juste titre d'ailleurs comme des victimes de cette situation, des étudiants de plusieurs départements organisent des mouvements de contestation pour décrier cet état de fait. Pour crier haut et fort leur mécontentement, des étudiants sont allés jusqu'à organiser des marches en plein chef-lieu des wilayas. Une façon d'attirer l'opinion publique. Il est à mentionner en outre que le recours aux enseignants vacataires et contractuels est répandu de par le monde. Néanmoins, le nombre de ces derniers est très insignifiant par rapport au nombre total d'enseignants permanents. En outre, dans certaines universités, le recours aux enseignants contractuels concerne uniquement certaines spécialités et profils. En effet, les universités ne font pas appel aux titulaires des diplômes tel que c'est le cas en Algérie, mais uniquement aux médecins, des magistrats et avocats chevronnés. Il est à noter que l'enseignant universitaire ne jouit pas en Algérie comme son homologues dans bien d'autres pays d'un statut à part. Le salaire d'un enseignant universitaire dépasse de peu celui d'un fonctionnaire dans l'administration. Dans la plupart des cas, le salaire perçu arrive à peine à couvrir les frais de la location et l'achat des ouvrages. Pour dénoncer cette précarité, des enseignants organisent régulièrement des sit-in devant les rectorats et le ministère de tutelle. Il est à rappeler que le nombre d' étudiants en Algérie est de 1, 6 million d'étudiants.