Créée en 2001 dans le cadre de l'Ansej, l'entreprise High Tech Center a pris une ascension fulgurante au bout de quatre années d'existence. Cette entreprise qui emploie 25 personnes dont 12 ingénieurs de haute performance est aujourd'hui, à l'échelle du Maghreb, le seul centre qui jouisse des trois cartes: Microsoft, Oracle et Cisco via Synergie. Agréée, par l'Etat, High Tech Center a gagné ses lettres de noblesse dans le développement et l'intégration de solutions, notamment dans les applications Web en utilisant des technologies récentes de Microsoft. Elle s'est distinguée dans le conseil et la formation sur le Sgbdr Oracle. Convaincu que les nouvelles technologies constitueront l'axe principal du développement économique des entreprises, le manager de High Tech Center ne cache pas son ambition d'investir le marché régional. Rencontré hier, au siège de son l'entreprise à Hydra, le directeur général, Tarek Aït Mahdi nous livre ses impressions dans cet entretien. Suivons-le. Vous êtes à la tête de l'entreprise High Tech qui fait dans le domaine de l'informatique, en quoi votre entreprise est-elle différente des centaines d'autres qui activent sur le marché national? Tarek Aït Mahdi: High Tech est différente des autres entreprises sur plusieurs points. D'abord, elle a démarré avec un éditeur leader dans son domaine qui est Microsoft. Ensuite, au bout de quatre années et demie d'existence, elle a pu décrocher deux autres cartes que sont Oracle, n°1 dans le logiciel d'entreprises et bases de données et Cisco via Synergie qui est également le n°1 dans les équipements de réseaux et les équipements d'interconnections. Ce qui fait que nous sommes actuellement à l'échelle du Maghreb la seule entreprise qui jouisse de ces trois labels internationaux. En plus, nous doublons annuellement notre chiffre d'affaires tout en maintenant les bénéfices dont une bonne partie est réinvestie. Pour l'année 2005, le chiffre d'affaires sera d'ailleurs multiplié par quatre. Avec un pareil niveau de compétence, sachez que nous n'utilisons que des ressources humaines algériennes possédant les plus hautes certifications, chacun dans son domaine, et cela est la plus importante différence pour moi. Dans quels domaines, exactement, intervient votre entreprise? Nous faisons dans les formations sur les produits Microsoft, Oracle et Sun Solaris. Nous intervenons dans la conception et le déploiement d'infrastructures réseaux, la conception, le développement et le déploiement d'applications. Nous faisons également du consulting et la vente de logiciels et de matériel Cisco via Synergie. Dans ce contexte, High Tech Center se place parmi les leaders des intégrateurs de solutions informatiques en Algérie. Nous opérons sur plusieurs secteurs en utilisant les technologies les plus récentes de Microsoft et Oracle (Windows 2000, Exchange 2000, SQL 2000, studio.net; bases de données et outils de développement Oracle, etc). Quel type de clientèle ciblez-vous? Notre clientèle est variée. Nous travaillons particulièrement avec des institutions de souveraineté telles que la présidence de la République, le secrétariat du gouvernement, le Conseil de la nation, l'APN, la Gendarmerie nationale, et des ministères comme ceux des Moudjahidine, la Formation professionnelle et de la Santé. Les entreprises publiques et privées nationales et internationales sont aussi nos partenaires. Je cite à titre d'exemple la Sonatrach, la Sonelgaz, Air Algérie, la Banque mondiale, Natexis banque, Novo Nordisk, la BAD, Orascom Télécom, Ericson, GSK, Hallyburton, Watanya, Trust Banque Anadarko, Peugeot.... Le marché étant ouvert, est-ce que vous faites face à une concurrence d'autres entreprises internationales? La concurrence ne nous a jamais inquiétés car du point de vue capacités technologiques nous avons les mêmes compétences que les entreprises internationales. Il faut dire aussi qu'un consultant étranger coûte deux à trois fois plus cher pour la même prestation que nous offrons. Je dois attirer l'attention aussi sur le fait que les meilleurs consultants sont souvent réquisitionnés dans leurs pays respectifs. Sur un autre plan, il faut savoir qu'il y a des institutions algériennes, notamment celles de souveraineté, qui ne peuvent pas se permettre des consultants étrangers pour des raisons bien spécifiques. Y a-t-il des avantages spécifiques que High Tech offre à son personnel? Tout d'abord, il y a un climat de travail serein et agréable et surtout un esprit d'équipe. Mon credo est: «le chef n'a pas de bureau», je suis très proche de mon équipe. Sur le plan rémunération, nos ingénieurs avec leur primes et les directeurs sans leurs primes, touchent des salaires de ministre. A cela il faut ajouter la couverture sociale. Tout le personnel de l'entreprise est déclaré au salaire perçu. Nous n'avons aucune dette fiscale ou parafiscale. Les ingénieurs sont aussi motivés par une vision et une ambition que j'appellerais «patriotique» et qui est celle de mettre au niveau international l'informatique en Algérie. Parlant de niveau justement, comment trouvez-vous celui des entreprises algériennes en termes d'informatisation et surtout de formation? Il reste beaucoup à faire dans ce domaine, car pour certaines entreprises, l'achat du matériel est plus important que la formation, en fait, certains responsables ne saisissent pas encore l'importance d'une formation. Pourtant, selon notre courte expérience dans ce domaine, l'ingénieur algérien est parmi les meilleurs au monde. Cela dit, il y a quand même des entreprises qui affichent un réel intéressement? Heureusement! D'ailleurs, sur ce plan, tous nos clients nous donnent entièrement satisfaction. Je dois souligner cependant que, parmi ceux qui nous ont sidérés et éblouis par leur niveau, leur sérieux et leur disponibilité, il y a les ingénieurs de la Gendarmerie nationale. Ces officiers n'ont rien à envier à ceux des autres puissances mondiales. Je le dis en toute conviction et sincérité. Depuis la création du ministère des Nouvelles Technologies en Algérie, avez-vous senti des changements? Le changement a commencé à être perceptible depuis l'arrivée de Ammar Tou à la tête de ce ministère ( M.Tou est actuellement ministre de la Santé Ndlr ). Il y a réellement une dynamique qui est en train de se mettre en place par une politique de sensibilisation et d'infrastructures. Question profane: Que peuvent apporter les nouvelles technologies pour un pays comme l'Algérie? Bon an mal an, nos universités mettent sur le marché environ 3000 ingénieurs en informatique. Avec un pareil potentiel humain, rien n'empêche notre pays de se mettre au même niveau que l'Inde ou Dubaï. Ces deux pays émergents sont devenus au bout de quelques années, leaders dans le domaine des technologies nouvelles. Nous avons toutes les compétences pour faire de même pour peu qu'il y ait une démarche, une vision rationnelle et de la clairvoyance. Ammar Tou a fait un excellent travail de base, reste maintenant à continuer sur cette dynamique impulsée. C'est aux pouvoirs publics d'en faire une priorité nationale comme c'est le cas actuellement pour l'agriculture et le tourisme. Pour revenir à l'objet de votre question : Il est établi que les technologies nouvelles occupent aujourd'hui une place de plus en plus importante au sein des entreprises et influent directement sur la rentabilité et la compétitivité. Aussi les compétences et les ressources techniques sont des facteurs clés de réussite. Les nouvelles solutions informatiques, notamment la messagerie électronique, les intranets et les outils d'aide à la décision peuvent nettement améliorer le fonctionnement et par conséquent la rentabilité des entreprises Vous parlez de priorités nationales, faites-vous allusion aux aides de l'Etat? En ce qui me concerne, je ne demande aucune aide à l'Etat (crédit ou toute autre subvention). Mais permettez-moi de vous dire que je suis étonné du fait qu'il n'y a aucun avantage fiscal ou parafiscal. Si l'agriculture et le tourisme en bénéficient, pourquoi pas le secteur des Ntic, qui est stratégique et hautement sensible pour le pays. Et pour conclure, peut-on connaître vos projections et vos objectifs futurs? A court terme, on va investir dans le marché du consulting dans certains pays limitrophes. Dans le cadre du partenariat, nous sommes en négociation avec certains pays limitrophes dont je préfère taire le nom pour le moment mais je vous promets la primeur de la nouvelle, une fois les contrats conclus.