assurer au pays sa sécurité alimentaire Ecart important entre la production et les besoins de consommation en produits alimentaires essentiels. Les ressources agricoles que recèle le pays sont certes importantes, mais néanmoins relativement peu exploitées par rapport aux objectifs escomptés. Entre autres solutions pour inverser cette tendance serait d'encourager des groupes d'affaires arabes à venir investir chez nous. Dans cette perspective, l'Union nationale des agronomes (UNA) compte mettre à profit la 84e session du Congrès des agronomes arabes qui va se tenir à Alger les 2 et 3 novembre prochain pour tenter de convaincre dans ce sens les représentants de groupes d'affaires arabes invités à prendre part à ce congrès qui se tient pour la 1ère fois dans la capitale algérienne. Selon le président de l'UNA, Yaha Zan, qui rapporte l'information lors de son passage hier, au Forum d'El Moudjahid en compagnie du secrétaire général Braham Lekfel: «Il serait intéressant à ce que des fonds arabes soient investis dans notre secteur de l'agriculture dès lors que l'on ne compte plus les opportunités d'investissement qu'offre le secteur de l'agriculture.» Et de souligner: «Il s'agira de savoir comment convaincre nos vis-à-vis. L'atout-maître qui peut susciter l'intérêt des bailleurs de fonds c'est que les assiettes de terrains susceptibles d'accueillir des investisseurs sont d'une très grande dimension.» Le président de l'UA dira également: «Il n'est pas question de se rencontrer et de ne s'en tenir qu'à revenir sur le sujet en d'autres occasions mais plutôt d'avancer dans le concret. En somme, nous voulons aller vers le concret c'est-à-dire voir des contrats de partenariat se concrétiser.» Comme il a déploré dans la foulée que de grands projets ne soient pas arrivés à terme sous-entendant par là «le projet du plus grand complexe laitier du Moyen-Orient, Almaraï Company, qui visait à réaliser, de très grandes fermes d'élevage de vaches laitières modernes» mais qui au final n'a pas dépassé le stade de l'intention (d'investir). Et à la question de savoir quelle en est la raison, Yaha Zan répondra: «Je n'ai aucune idée.» Mais toujours est-il que du lait conditionné en pack sous l'appellation Al Maraï continue d'être fort présent sur les étals de nombreuses supérettes du pays!. Un constat qui laisse à croire que ce groupe laitier saoudien a cherché avant tout à travers ce semblant projet d'investissement de faire connaître son produit aux consommateurs nationaux, une fois l'objectif atteint de renoncer à son projet de produire du lait en Algérie. Cela dit, le président de l'UNA ne s'est pas empêché de rappeler que le pays a besoin de concrétiser des contrats de partenariat gagnant -gagnant. «C'est d'autant plus indiqué si nous voulons assurer au pays sa sécurité alimentaire», a lancé Yaha Zan avant de passer la parole au SG de l'UNA. Ce dernier, a, dans son intervention, mis en exergue le fait «qu'il faut tracer des objectifs c'est-à-dire savoir ce que nous voulons atteindre et non plus tergiverser et remettre en question des stratégies de production qui souvent n'ont pu être mises à exécution pour cause de changement de décideurs».Ce dernier a défendu l'idée qu'il fallait passer à une agriculture moderne «si nous voulons exporter nos produits végétaux dont les recettes vont permettre de financer en partie nos importations en produits alimentaires qui, malheureusement restent encore élevées». Toujours à propos d'importation, le président de l'UNA a également donné son point de vue. «Nous continuons à importer beaucoup de matière première qui entre dans la composition du produit alimentaire conditionné, c'est d'autant plus regrettable quand on sait que les capacités de financement extérieur du pays se sont beaucoup réduites ces dernières années, ce qui a par ailleurs mis à l'arrêt de nombreuses chaînes de production d'entreprises publiques du secteur agroalimentaire. Des unités de production qui tournent à très faible régime.» Lors des débats, il a surtout mis en évidence l'écart important entre la production agricole et la consommation de biens alimentaires agricoles de base qui sont pour l'essentiel importés (céréales, lait, huile et sucre...) Pour Zan, il est clair que le pays peut s'autosuffire en blé dur et en lait à moyen terme «mais il serait utopique de dire que cela sera de même pour le blé tendre, quant au sucre nous resterons éternellement des importateurs». A propos de l'union qu'il préside, il dira que le pays compte plus de 20.000 agronomes dont une grande proportion n'est pas mise à profit. «Beaucoup sont employés dans les différents services administratifs», a déploré Zan. Quant à savoir si nos agronomes sont sollicités afin de donner leur avis le président a informé que «nous constituons une force de propositions».