La Gendarmerie nationale a organisé des journées portes ouvertes au niveau de Blida, Bouira et Tizi-Ouzou. L'opération de charme qui veut être un moment de réconciliation entre cette force de sécurité et les citoyens de la région, semble avoir abouti au-delà des espérances. La foule était assez dense et les jeunes gens surtout étaient nombreux à répondre à l'invitation de la gendarmerie. Dehors et devant le perron, deux grosses motos entourées d'enfants, qui pour une fois, l'occasion faisant le larron, s'en sont donné à coeur joie. A côté, les brigades spécialisées, notamment dans l'utilisation des chiens (recherche de drogues) exposent leur matériel. Il est vrai que la Gendarmerie nationale possède des moyens modernes de lutte contre le banditisme. Ces moyens, dont par exemple du matériel informatique pour la répression des délits des temps modernes étaient exposés à la vue du public. Plein d'égards et de prévenance, le colonel Hocine a affirmé lors d'un point de presse organisé au centre culturel Ahmed-Bacha de Draâ Ben Khedda: «La wilaya de Tizi Ouzou qui a assez souffert, demande à être traitée un peu spécialement. La gendarmerie fera tout pour effacer des mémoires les affres de 2001». Comme il assure que tout est fait pour effacer la mauvaise image de ce corps en Kabylie. «Les gendarmes actuellement présents en Kabylie n'étaient pas là lors des événements. D'ailleurs, nombreux sont les gendarmes ayant vécu ces moments qui se sont retrouvés, soit derrière les barreaux, soit carrément remis à la vie civile» a-t-il tenu à préciser. Selon le colonel Hocine, «la Kabylie a souffert d'un déficit de sécurité et c'est ce qui a fait que certains crimes étrangers pourtant aux moeurs de la région sont apparus tels les parricides, les coups et blessures volontaires et le banditisme organisé». Pour ce qui est du retour des brigades délocalisées, le colonel dira que «cela dépend des autorités politiques mais aussi cela se fera à la demande des citoyens. Si le voeu des citoyens d'une commune quelconque est pour le retour de la brigade, cela peut se faire quasi immédiatement. Actuellement, il faut souligner le fait que les gendarmes n'ont aucun problème avec les citoyens». Le colonel ne manque cependant pas de dire que «la gestion de l'après-terrorisme qui vient de commencer est encore plus dure que celle du terrorisme. En effet, le banditisme organisé est des plus nocifs. D'ailleurs, ce qui se passe en Kabylie est imputable dans 80% au banditisme». A Bouira, au regard de la démonstration fournie par les éléments du Groupement d'intervention et de réserve (GIR) devant une forte assistance, la Gendarmerie nationale mérite amplement le qualificatif de corps d'élite de l'armée. «Le rôle de ces Algériens dans le maintien de l'ordre et la préservation des biens privés et publics est plus qu'avérée» avouera un visiteur. «Cette institution républicaine n'est pas un outil de répression mais l'exécutant d'un Etat de droit» précisera un officier. Dans la ville des Roses, le colonel Belkheir, commandant de groupement de Blida, soulignera les nouvelles missions assignées à ce corps d'élite. «Nous voulons maintenant passer à une étape supérieure sur le plan de la qualité des services en cherchant à être plus proches du citoyen et à faire en sorte que les relations entre les hommes en vert et les citoyens soient des plus cordiales et confiantes» avant d'ajouter que «le citoyen sache que nous sommes d'abord et avant tout ses serviteurs et non des agents bons à réprimer selon des schémas stéréotypés». Enfin, disons que pour une première sortie sur le terrain, les gendarmes l'ont réussie même si parfois par le fait justement de sa réussite, la bousculade était de mise!