Ce code véhicule quelques aspects qui pourraient se présenter comme une entrave pour le processus électoral en vigueur. Le président de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (Hiise), Abdelwahab Derbal, appelle clairement à la révision du Code électoral. Ce n'est pas la première fois que le président de la Hiise met l'accent sur cette question, à chaque occasion qui se présente pour lui, il soulève ce volet en rapport avec la gestion du processus électoral. D'ailleurs, il a sollicité même les partis politiques et les juristes de s'atteler à ouvrir un grand débat autour de cette question sensible.Ce qui est remarquable dans la démarche assumée par Derbal, c'est qu'elle est péremptoire. Dans ce sens le président de la Hiise déclare que «certaines dispositions du Code électoral actuel ont besoin d'être revues pour garantir le respect du choix des électeurs», note le président de l'instance. A lire en filigrane cette déclaration, on pourrait comprendre que Derbal soulève quelques réserves saillantes quant à ce code qui véhicule quelques aspects qui pourraient se présenter comme une entrave pour le processus électoral en vigueur. Quand il fait allusion au «respect du choix des électeurs», quelque part, Derbal reconnaît que le Code électoral en vigueur dans sa mouture et dans son contenu actuels ne répond pas aux attentes des partis politiques et les électeurs dans la perspective d'asseoir les bases d'un suffrage universel qui respecte le choix des électeurs. Pour rappel, la Hiise est une institution pérenne, elle a été créée en sa qualité du mécanisme régissant les élections avec un caractère qui fait de sa constitutionnalité un acte irréversible. Donc, il ne s'agit pas d'une structure conjoncturelle comme à l'accoutumée où les commissions dans ce genre se faisaient installer à chaque rendez-vous électoral. Cette instance est régie par une loi organique, ce qui lui donne un caractère effectif faisant office de loi. Apparemment, la Haute Instance indépendante de surveillance des élections veut faire de son rôle un élément à la hauteur de sa mission constitutionnelle qui consiste à assurer l'indépendance dans la gestion du processus électoral et le déroulement des étapes qui ont trait à l'opération électorale. Dans ce sens, le président de la Hiise, Abdelwahab Derbal, n'hésite pas à afficher ses opinions quant aux procédés qui doivent régir l'opération du vote. Il donne son avis sur la question du seuil qui s'impose comme un blocage aux partis politiques qui ne pourraient pas l'atteindre ou le réaliser. Concernant ce volet, Derbal souligne que «le vote est un mécanisme qui permet aux électeurs de choisir la personne qu'ils jugent compétente et le programme qui répond à leurs intérêts, autrement, cette opération n'a pas d'utilité et les instances élues ne reflèteront pas la volonté des électeurs». Est-ce les prémices de l'avènement d'une autorité électorale qui cherche à avoir des coudées franches?! La réponse se trouve dans les propos du président de la Hiise qui souligne que «le Code électoral est une loi organique dont l'amendement prend du temps, d'où la nécessité d'ouvrir un large débat et d'engager un dialogue serein avec l'ensemble des partenaires politiques», assène Derbal. Sachant pertinemment que cette revendication voire cette demande, est presque difficile, Derbal se contente de plaider pour l'amorce d'un débat large, englobant l'ensemble de la classe politique, pour peaufiner des propositions et des suggestions sur la base de l'expérience des législatives du 4 mai dernier. Cette expérience a montré ses limites quant au déroulement d'un processus électoral qui «pourrait être le garant du respect du choix de l'électeur», selon le président de la Hiise. Dans ce sens, Derbal sait que la révision du Code électoral n'est pas pour demain, surtout que cette révision n'est pas l'apanage des élections locales du 23 novembre prochain. Donc, la démarche qu'assume Derbal n'est pas pour autant destinée à d'autres joutes électorales, en l'occurrence la présidentielle du 2019. La teneur des propos du président de la Hiise, Abdelwahab Derbal, en ce qui concerne le Code électoral et la nécessité de le revoir dans ses aspects qui touchent à la liberté et au choix des électeurs se justifie via ce que porte ledit code en la matière: «L'actuel Code électoral comprend des ambiguïtés et nombre de points imprécis», selon Derbal. Ces ambiguïtés sont la source des interprétations qui vont à l'opposé de la démarche escomptée, à savoir assurer des élections libres et honnêtes. Pour Derbal, la transparence des élections doit être garantie par un seul mécanisme, celui de parer aux vides juridiques qui caractérisent le Code électoral actuel. Dans ce sillage, Derbal indique qu'«il est impératif d'apporter des précisions à ces points pour éviter toute interprétation mauvaise du texte de loi contrairement à ce qui est stipulé dans les articles de lois. Ces vides sont le résultat de l'accumulation des précédents inconvénients», martèle le président de la Hiise. Le président de la Hiise s'identifie dans l'approche des institutions de l'Etat comme il précise en disant que «l'action de l'instance n'est nullement contre l'administration, ni les partis politiques ni les médias, mais c'est une action participative avec l'ensemble des acteurs et ce en faisant primer l'intérêt suprême du pays sur toute autre considération», ajoute Derbal. Dans ses sorties d'inspection au niveau des coordinations régionales, Abdelwahab Derbal n'a pas cessé d'appeler et d'exhorter l'administration à faire de l'impartialité un comportement et un acte qui sont soulignés avec force dans la Constitution et la mission dont jouit la Hiise en tant qu'institution régie par la dernière Constitution amendée en 2016. De ce point de vue, Derbal explique que «le fait de garder une certaine impartialité mènera le pays à des élections sereines», précise le président de la Hiise. A suivre l'entendement de Derbal, il reste beaucoup à faire pour consacrer le principe d'une élection débarrassée des attitudes de partialité et les vides qui entourent certains articles du Code électoral qui nécessite une révision illico presto. Tout compte fait, Derbal vient de jeter un pavé dans la mare concernant la mission de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections. Une chose est sûre, la révision du Code électoral ne se fera pas sine die, mais le débat est ouvert pour que toute la classe politique s'implique pour trouver les voies et moyens idoines susceptibles d'enclencher l'amorce d'un véritable paradigme qui sous-tend une vraie révision répondant aux exigences de la nouvelle donne politique et sociologique à la fois.