Après sa première expérience, la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), créée par la nouvelle constitution, trouve que le code électoral est à parfaire. «L'expérience modeste de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) en application de ce que lui confère la Constitution a démontré pragmatiquement que les textes juridiques régissant le processus électoral nécessitent davantage de réforme, de révision et de renouveau dans leurs différents aspects», a déclaré son président, Abdelwahab Derbal. Hier à Alger, lors de la réunion du conseil de l'instance pour adoption du rapport final sur les législatives du 4 mai, M. Derbal a appelé à définir «avec précision certaines prérogatives de responsables administratifs au niveau local afin que chaque partie assume ses responsabilités loin de tout arbitraire ou irrespect de la loi et que l'instance puisse accomplir sa mission». Il a estimé que l'intervention efficace de son instance auprès des concernés par l'opération électorale «avait besoin de plus d'adaptation des lois et règlements en vigueur». En substance, Abdelwahab Derbal plaide pour l'élargissement des prérogatives de la HIISE en mettant en place des mécanismes juridiques qui définissent l'action de contrôle qui est du seul ressort de celle-ci, «tout en veillant à l'application de la loi et à la réunion de tout ce qui est susceptible d'assurer des élections propres, seul garant de la confiance, de la quiétude et de la stabilité». «Le jour du scrutin, plusieurs responsables de centres et bureaux de vote et autres parties en charge de l'organisation agissaient sur la base de certains usages qui influent négativement sur le cours et la crédibilité de l'opération électorale», a-t-il argué. Plus grave encore, l'orateur a indiqué que l'application de la loi relative aux élections «différait d'une région à une autre et certains comportements ne reposaient sur aucun référent juridique, mais leurs auteurs ont considéré l'intérêt de la sphère du pouvoir dont ils jouissent». M. Derbal a souligné, en outre, que son instance a reçu 570 plaintes le jour du scrutin, précisant que «le facteur temps était décisif, sachant que toutes les contestations exigeaient une réponse urgente et une intervention immédiate». Parmi ces contestations figurent celles liées à des affaires pouvant influer négativement sur la crédibilité des élections du 4 mai et dont 38 ont été déférées devant le procureur général. L'orateur a soutenu que les prochaines élections «exigent des efforts plus soutenus, davantage de moyens et de mobilisation et une meilleure coordination entre les membres de la HIISE». La rencontre sera sanctionnée par l'adoption du rapport final avant de le soumettre au président de la République.