Pour le président de la Hiise, la loi électorale en vigueur a montré ses limites lors des législatives du 4 mai dernier. Le président de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (Hiise), Abdelwahab Derbal, est en train de sillonner l'intérieur du pays pour intensifier les contacts avec les parties concernées par le processus électoral des locales du 23 novembre prochain. Abdelwahab Derbal souligne que «la transparence des élections n'est plus liée à une quelconque instruction ou discours ou encore une promesse politique», dit-il. Il insiste sur l'idée de la mobilisation de l'ensemble des parties concernées devant garantir le succès de ce prochain rendez-vous électoral. La tournée nationale de Derbal s'inscrit dans la perspective de sensibiliser les structures administratives et les partis politiques concernés par l'opération électorale. Dans ce sens, le président de la Hiise attire ainsi l'attention des pouvoirs publics: «L'amélioration du processus électoral est vitale pour assurer des joutes électorales propres.» Derbal sait que le processus électoral nécessite une révision surtout par rapport à la loi électorale qui est vue comme une sorte d'entrave pour ledit processus. Pour le président de la Hiise, la loi électorale en vigueur a montré ses limites lors des législatives du 4 mai dernier, de ce point de vue, ladite loi électorale doit subir quelques révisions pour qu'elle s'adapte aux nouvelles exigences en rapport avec la dynamique électorale et sur la base des imperfections qui ont caractérisé le déroulement de l'opération électorale durant les législatives du 4 mai dernier. Dans ce sens, Derbal a réitéré «l'importance des efforts engagés dans le cadre de l'assainissement des listes électorales, la formation de l'ensemble des partenaires concernés par l'opération électorale ainsi que le rôle des médias et leur impact sur l'opinion publique», mentionne-t-il. Lors de sa tournée dans les wilayas du pays, le président de la Hiise a abordé la sempiternelle question de l'encadrement qui fait défaut. De ce point de vue, il a rappelé que la Hiise est une instance permanente régie par un mécanisme constitutionnel qui consacre sa pérennité. C'est pour cette raison qu'il insiste sur la formation des acteurs concernés par le processus électoral. Dans ce sens, Derbal indique qu'«il faut insister sur la formation continue, encadrée par des experts en la matière, de tous les acteurs concernés pour permettre, selon lui, aux différents intervenants dans cette opération électorale de mener à bien leur mission», rappelle-t-il. Pour la première fois depuis qu'il a été installé à la tête de cette instance, Derbal fait référence à un processus électoral qui doit être légitime. Cette déclaration est édifiante dans la mesure où ce processus électoral a connu quelques irrégularités et insuffisances durant les législatives du 4 mai dernier sans que Derbal fasse allusion à cette question de légitimité électorale. D'ailleurs, ce n'est pas par hasard qu'il rappelle que «les démarches et les efforts consentis ont pour but d'améliorer le processus électoral et de corriger les insuffisances relevées afin d'assurer la légitimité de l'opération électorale et un taux de participation juste», rétorque-t-il. Cette déclaration sibylline cache une réalité politique que Derbal explique électoralement sans pousser l'analyse à sa fin pour bien élucider certaines vérités sur le déroulement de l'opération électorale à travers toutes ses étapes jusqu'à tenir en main le procès-verbal en rapport avec le dépouillement et l'annonce des résultats. Le président de la Hiise veut que le processus électoral des locales du 23 novembre prochain soit encadré et organisé de la manière qui ne fait pas recours à l'administration tous azimuts, il y a d'autres acteurs politiques et techniques qui doivent être impliqués dans ce processus de façon concrète jusqu'à sa dernière étape. La légitimité des urnes telle que développée par Derbal et surtout par rapport au respect de la juste participation des électeurs renseigne sur un élément déterminant, celui d'assurer un déroulement régulier du processus électoral sans que l'administration s'implique massivement dans la gestion de l'opération électorale, si ce n'est pour apporter son aide technique et logistique dans ce processus. Derbal fait allusion à l'administration, c'est ce qui ressort de sa dernière prise de position par rapport au rôle de l'administration en indiquant que «la portée des articles 193 et 194 de la Constitution qui fixent le rôle de l'administration et la transparence dans les élections», c'est dire que l'instance qui est un mécanisme doté d'un statut permanent, se veut le premier levier électoral censé assurer le déroulement transparent et régulier du processus électoral des locales. Derbal sait que l'administration s'est immiscée dans ses prérogatives lors des législatives du 4 mai dernier, d'où l'appel qu'il a lancé pour rappeler que l'administration doit respecter son champ d'intervention dans l'opération électorale en se référant aux articles de la Constitution. Le président de la Hiise est dans l'obligation de rassurer les parties concernées par le processus électoral des locales et surtout les électeurs étant donné que le noeud gordien des élections c'est l'enjeu du taux de participation qui reste un véritable casse-tête des pouvoirs publics. l'instance de Derbal veut avoir sa part d'autonomie et d'indépendance par rapport au cadre général. En tout état de cause, insinuer le cas de la légitimité et de juste participation, cela veut dire que la mainmise de l'administration dans l'opération électorale est manifeste. L'enjeu est grand et l'opération n'est pas une sinécure. Derbal peut-il assurer des élections locales transparentes empreintes de légitimité et de juste participation, comme il le dit?