Visibilité et valorisation de la production littéraire algérienne Ces extraits de la littérature algérienne, en trois langues (arabe, amazighe et française), destinés aux élèves des deux cycles fondamentaux et secondaire devraient permettre à Benghabrit d'atteindre son objectif qui est celui des programmes scolaires «made in bladi»... C'est fait! Après deux longues années de dur et long labeur, l'anthologie littéraire scolaire est enfin prête! «Le travail a duré plus de deux ans, mené par des équipes d'inspecteurs de ces trois langues, ayant travaillé conjointement pour choisir des extraits autour d'une thématique en symbiose avec les valeurs de l'algérianité (en tant qu'espace, Histoire, langues et cultures)», a annoncé, hier à la Safex, la ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit avant d'expliquer: «Qu'est-ce que cette anthologie littéraire scolaire?» «La commission a sélectionné des extraits littéraires (dans une période allant de l'Antiquité à la période contemporaine et dans tous les objectifs didactiques précis, puisés dans les programmes officiels). Elle contribue ainsi à la visibilité et à la valorisation de la production littéraire algérienne», a-t-il soutenu, non sans rappeler qu'il s'agissait de six anthologies de la littérature algérienne, en trois langues (arabe, amazighe et française), destinées aux élèves des deux cycles, fondamental et secondaire. Ainsi, cette anthologie littéraire scolaire devrait permettre d'augmenter le nombre d'auteurs algériens dans les manuels scolaires, qui est des plus insignifiants. Il ne dépasse pas actuellement les 10%, alors que la ministre ambitionne de l'augmenter à 80%. Mais cela devrait se faire graduellement. Ainsi, dans un premier temps, la tutelle mettra à la disposition des concepteurs de manuels des extraits choisis collectivement sur les thèmes des programmes officiels, dans les trois langues. «Dans une optique pédagogique, ce document d'accompagnement est une aide à la formation des enseignants aux techniques modernes de la lecture et de la compréhension de l'écrit, selon l'âge de l'élève et son niveau d'instruction, une forme de circulation des langues, vécue par tout élève algérien, dans son quotidien, et par la plupart des écrivains algériens plurilingues produisant des chefs-d'oeuvre devenus universels, et enfin une exploitation des productions littéraires traduites d'une langue à l'autre. Tel le bel exemple de l'extrait du roman de Mouloud Feraoun écrit en langue française, qui sera lu aussi en langues arabe et amazighe», fait savoir Nouria Benghabrit. «Cela permettra de créer un support didactique au service des activités langagières, à l'oral et à l'écrit. Elle voudrait aussi offrir aux élèves la possibilité de partager une culture littéraire algérienne commune dans ses multiples expressions plurilingues et pluriculturelles»., rétorque-t-elle. C'est une démarche innovante en matière d'enseignement-apprentissage des langues qui s'appuie sur des ressources pédagogiques, à savoir les anthologies de la littérature algérienne, et le guide des ateliers d'écriture. «En ce sens, la production des anthologies littéraires s'inscrit dans une stratégie nationale du développement de la lecture/écriture en milieu scolaire, dans toutes ses implications esthétiques avec le cinéma, le théâtre, la musique, la peinture, etc», a t-elle soutenu. Le ministre de la Culture dont le département a contribué activement à cette démarche s'est félicité du résultat auquel sont arrivés les membres des commissions qu'il a d'ailleurs remerciés au même titre que le HCA et les auteurs qui ont fait don de leurs extraits. Azzedine Mihoubi a profité de l'occasion pour annoncer que son département fera un don de 50 000 livres à l'Education nationale. «Je propose de récompenser les 50 premiers lycées au niveau national en leur faisant un don de 1000 livres pour chaque établissement», a-t-il conclu avec beaucoup d'espoir. Chose qui n'est pas forcement évidente en ce moment où les deux ministres faisaient cette annonce qui doit permettre d'inculquer l'algerianité à l'école, alors que plusieurs milliers de jeunes étudiants étaient, dès les aurores, en train de faire la queue devant le siège de l'Institut français à Alger pour passer le fameux Test de Connaissance du français (TCF), qui doit leur permettre d'aller poursuivre leurs études dans l'Hexagone...