Des pédagogues réunis lundi en marge du 21e Salon international du livre d'Alger (SILA), ont plaidé pour l'introduction de textes littéraires d'auteurs algériens dans les manuels d'enseignement et la promotion de la lecture à l'école. Intervenant lors d'une rencontre sur l'école et la littérature, Farid Benramdane, cadre au ministère de l'Education nationale, a insisté sur la mise en œuvre du "corpus commun" d'auteurs algériens en Arabe, Tamazight et Français pour, a-t-il dit, permettre à l'écolier algérien de "s'identifier" à sa culture et à son patrimoine. M. Benramdane a indiqué que le volume des textes d'auteurs algériens sera porté à hauteur de 80% dans le prochain corpus devant être mis en œuvre "avant la fin 2016", rappelant que la part d'auteurs algériens dans le programme scolaire enseigné à ce jour, était de 2% seulement. Ce corpus, un ensemble de textes choisis d'écrivains algériens, garantit une "meilleure présence" du patrimoine littéraire et culturel représenté à travers des "référents historiques et identitaires", a-t-il soutenu. M. Benramdane a souligné que ce "socle de référence" visait à favoriser la présence de la culture et de l'identité algériennes dans les manuels scolaires en s'appuyant sur les expériences "innovantes" favorables à la lecture. Des expériences donnant aux écoliers et collégiens la liberté de choix des textes littéraires, ont été menées avec succès dans des établissements de Tizi Ouzou, Constantine et Laghouat, entre autres, et pourraient servir de modèle, a conclu le pédagogue. La chercheure en anthropologie sociale et culturelle, Leila Medjahed, a, elle, attesté que l'anthologie scolaire qui prend en compte les trois constantes nationales visait à valoriser le patrimoine culturel algérien, la littérature, le théâtre et le cinéma pour concilier l'élève avec son algérianité. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, qui a animé une conférence conjointe avec le ministre de la Culture, a annoncé que le premier tome du corpus d'auteurs algériens, en cours d'élaboration avec le ministre de la Culture, devrait paraître "avant la fin 2016". De son côté, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a qualifié de "profondes" et "substantielles" les réformes engagées par l'Education nationale. La conception des programmes scolaires "ne peut se faire sans une littérature de qualité", a dit le ministre, ajoutant que le souci était d'accorder une "place de choix" à la littérature algérienne, "quasi-absente" du manuel scolaire, a-t-il rappelé. Des rencontres thématiques sont organisées en marge du 21e SILA qui se poursuit jusqu'au 5 novembre.