Il y a une semaine, les forces gouvernementales et paramilitaires irakiennes ont lancé la bataille pour la reprise de la région d'al-Qaïm où se trouvaient selon la coalition 1.500 jihadistes. Les forces irakiennes progressaient hier dans al-Qaïm, gros bourg du désert au coeur du dernier bastion du groupe Etat islamique (EI) en Irak, ont indiqué des commandants. Les forces irakiennes ont repris un premier quartier d'al-Qaïm -50.000 habitants, selon ces commandants, mais il leur reste encore à reprendre la localité voisine de Rawa et les environs désertiques le long de la frontière poreuse avec la Syrie en guerre aux jihadistes. Tôt le matin, l'artillerie et l'aviation irakiennes, ainsi que les avions de la coalition internationale anti-EI emmenée par les Etats-Unis, ont pilonné des positions jihadistes dans la localité, à une dizaine de kilomètres de la Syrie en guerre où l'EI est également pris en étau. Ensuite, des divisions de l'armée et du contre-terrorisme «ont entamé l'assaut sur le centre d'al-Qaïm», a affirmé le général Nomane al-Zobaï, commandant de la 7e division de l'armée irakienne, présent sur place. «L'armée, le contre-terrorisme et les unités (paramilitaires) ont lancé l'assaut sur Saada, Husseiba et al-Karabla», trois zones en périphérie ou dans al-Qaïm, affirme de son côté un communiqué du Commandement conjoint des opérations (JOC). Peu après, un officier indiquait sous le couvert de l'anonymat, qu'un premier quartier, Ghaza, avait été repris aux jihadistes. «Les unités du contre-terrorisme et les combattants tribaux ont libéré Ghaza après des combats violents à l'issue desquels des terroristes ont péri et d'autres se sont repliés vers le centre d'al-Qaïm», a-t-il affirmé. Les unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi ont affirmé que les jihadistes avaient «incendié des maisons de civils dans le quartier de Ghaza, dans le sud-ouest d'al-Qaïm, pour brouiller la visibilité des avions». En outre, a ajouté le Hachd, «de nombreux jihadistes fuient vers Boukamal en Syrie avec leurs familles». Il y a une semaine, les forces gouvernementales et paramilitaires irakiennes ont lancé la bataille pour la reprise de la région d'al-Qaïm, où se trouvaient selon la coalition 1 500 jihadistes. Cette opération est présentée par la coalition anti-EI emmenée par les Etats-Unis comme le «dernier grand combat» contre le califat auto-proclamé en 2014. Elle vise à étrangler l'EI dans son dernier carré, dans la moyenne vallée de l'Euphrate, de la province syrienne de Deir Ezzor jusqu'à al-Qaïm. Dans la province de Deir Ezzor, son dernier bastion en Syrie, l'EI en a été chassé hier par l'armée arabe de Syrie soutenue par la Russie. Les jihadistes font face à Deir Ezzor a une deuxième offensive menée par une coalition arabo-kurde appuyée par les Etats-Unis. La région d'Al-Qaïm compte 150 000 habitants - dont 50.000 dans la localité elle-même-, issus d'une demi-douzaine d'importantes tribus. Ce gros bourg, situé à une dizaine de km de la poreuse frontière syrienne qui court sur 600 km, est depuis toujours un haut lieu de contrebande entre les deux pays. Al-Qaïm est la dernière localité avant la frontière syrienne et la province syrienne de Deir Ezzor, dont le chef-lieu éponyme, dernier grand centre urbain où était encore présent l'EI en Syrie, a été repris jeudi par l'armée syrienne selon la télévision d'Etat syrienne.