Les forces irakiennes sont entrées hier à Hawija, dernier bastion de Daesh en Irak Les forces gouvernementales ont franchi une nouvelle étape dans leur reconquête des derniers bastions jihadistes en Irak en pénétrant hier dans la ville de Hawija, ultime fief du groupe Etat islamique (Irak) dans le nord du pays. L'opération pour bouter l'EI hors d'une des deux régions où ils sont encore présents en Irak a commencé il y a 13 jours. Depuis, les forces gouvernementales irakiennes se sont emparées de quatre villes et de dizaines de villages. La ville de Hawija, située à 230 km au nord-est de Baghdad, est l'une des dernières tenues par l'EI dans ce pays, les jihadistes ayant été chassés au cours des derniers mois de la plupart des territoires qu'ils avaient conquis en 2014. «Avec l'aide de Dieu, l'armée, la police fédérale, les forces d'intervention rapide et les (forces paramilitaires) du Hachd al-Chaabi ont lancé mercredi une large opération pour libérer le centre de Hawija et la ville adjacente de Ryad», a affirmé dans un communiqué le chef des opérations dans ce secteur, le général Abdel Amir Yarallah. Pour sa part, le chef de la police fédérale, le général Raëd Jawdat, a annoncé dans un communiqué «la troisième phase de l'opération de libération de Hawija par un feu d'artillerie et de missiles sur les positions de l'EI» dans cette ville de plus de 70 000 habitants, dans leur grande majorité sunnites. Il a précisé que des unités d'élite de la police fédérale, des brigades motorisées et des snipers ainsi que des paramilitaires du Hachd al-Chaabi avaient pénétré par la nord-ouest de la ville. Ces forces du gouvernement étaient notamment munies de drones. «Elles avancent et le but est de s'emparer de sept quartiers de Hawija et 12 objectifs vitaux», a précisé le général Jawdat, sans les identifier. Le Hachd al-Chaabi a indiqué pour sa part que ses unités du génie étaient en train de déminer la route en direction du centre-ville pour faciliter la progression. Selon cette force paramilitaire, «l'EI s'est retiré des abords de Hawija vers le centre de la ville car leur ligne de défense a été brisée». Le Hachd a également indiqué avoir évacué de villages proches des dizaines de familles ayant réussi à fuir l'EI, qui voulait en faire des boucliers humains. Quelque 12 500 personnes ont fui la localité de Hawija depuis le début de l'offensive des forces irakiennes, avait indiqué mardi l'ONU. Selon le bureau des Affaires humaines de l'ONU (Ocha), «il pourrait y avoir jusqu'à 78 000 civils». Désormais acculé dans tous ses fiefs en Irak et en Syrie voisine, l'EI voit son «califat» proclamé en 2014 s'écrouler face aux offensives de ses adversaires soutenus par les Etats-Unis ou par la Russie. La région de Hawija est tombée aux mains de l'EI en juin 2014, en même temps que celle de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, qui a été reprise en juillet dernier par les forces irakiennes appuyées par l'aviation de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Les forces irakiennes ont lancé le 21 septembre l'offensive sur cette ville située dans la province pétrolière de Kirkouk, que se disputent le gouvernement central et la région autonome du Kurdistan. Outre Hawija, l'EI contrôle encore deux villes, dans la province occidentale d'Al-Anbar: Rawa et surtout Al-Qaïm, frontalière de la province de Deir Ezzor en Syrie. Le 19 septembre, les forces irakiennes ont là aussi lancé une offensive pour les reconquérir. En Syrie, l'EI est également en grande difficulté dans sa «capitale» Raqqa (Nord). Elle a perdu 90% de la ville face aux Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par Washington.