Les électeurs de Kabylie seront donc fort probablement convoqués à la prochaine rentrée de septembre. De sources proches des archs, L'Expression a appris que le dossier portant dissolution des assemblées populaires communales et de wilaya de Kabylie va être soumis à l'examen du prochain conseil de gouvernement qui se tiendra demain mercredi. L'Exécutif, sous la présidence d'Ouyahia, endossera donc un décret présidentiel portant dissolution des assemblées élues de Kabylie. Lequel sera ensuite soumis au conseil des ministres pour exécution sur le terrain. C'est, sans nul doute, un pas géant qui va dans le sens de la concrétisation de «l'engagement d'Etat» mettant fin à la crise de Kabylie qui dure depuis maintenant quatre ans. Il y a une semaine, le secrétaire général du FLN, M.Abdelaziz Belkhadem avait déclaré que les partielles auront lieu au mois de septembre. Le premier responsable du Front de libération nationale a indiqué aussi qu'un décret présidentiel, portant dissolution des APC et APW, sera promulgué, au plus tard, dans la première quinzaine du mois de juillet. Ainsi, les propos de Abdelaziz Belkhadem se voient confirmés, compte tenu des révélations faites par nos sources. Quant aux élections, celles-ci interviendront «trois mois après la dissolution des APC», soit au mois de septembre, ajoutent les mêmes sources. Ainsi, l'épineuse question étant pratiquement résolue, les choses vont ainsi passer de la phase théorique à la concrétisation des engagements du gouvernement à satisfaire la fameuse sixième incidence, principal préalable à la reprise du dialogue. «La phase de concertation est terminée. Il est donc temps de passer à l'action et au travail sur le terrain», indique-t-on également. Mercredi, c'est le jour de vérité donc pour la Kabylie qui, une fois encore, constituera le sujet de discussion de l'ensemble du staff gouvernemental. Ce qui fait dire à nombre d'observateurs que l'Exécutif, tenu par un engagement envers la région, s'investira concrètement à la faveur d'un décret présidentiel appelé à être le coup de starter pour le remodelage du paysage politique local, actuellement dominé, au plan institutionnel par le FFS. Un parti qui, d'ailleurs, a clairement affiché la couleur, en s'opposant clairement à toute tentative de revenir sur les résultats des élections du 10 octobre 2002. La partie ne sera manifestement pas facile pour la formation de Hocine Aït Ahmed qui devra faire face non seulement à la détermination du gouvernement mais aussi à la volonté de plusieurs partis politiques qui ont opté très officiellement pour le soutien de la décision portant dissolution de toutes les assemblées de Kabylie, issues des suffrages d'octobre 2002. En effet, les trois partis composant l'Alliance présidentielle, à savoir le FLN, le RND et le MSP se sont entendus, lors de leur réunion au sommet le 6 du mois écoulé, sur le principe d'organiser des élections partielles en Kabylie comme le stipule l'accord global conclu en février dernier entre les représentants des archs et l'Exécutif. Les électeurs de Kabylie seront donc fort probablement convoqués à la prochaine rentrée de septembre pour de nouvelles élections locales. Cet unanimisme partisan dans le sens du renouvellement des structures de base de la République, est des plus embarrassants pour le FFS, pour la simple raison que ce dernier se voit isolé. Ses appels incessants pour «mettre en garde le gouvernement» quant «à d'éventuels dérapages», n'auront apparemment pas suffi à convaincre les autres acteurs de la scène politique qui, soit dit en passant, fourbissent déjà leurs armes dans la perspective des partielles. L'isolement du parti d'Aït Ahmed conforte les archs, relèvent nos sources, pour qui, le passage à la vitesse supérieure et la satisfaction de la sixième incidence dite «révocation des indus élus» sont impératifs. Et d'insister, quant à l'opposition du Front des forces socialistes à cette démarche: «Le temps de la concertation a tiré à sa fin laissant place à la concrétisation.» Une déclaration qui, le moins qu'on puisse dire, relance, sans trop de bruit, la guéguerre entre les archs et le parti d'Aït Ahmed. Dans le même sillage, on apprend aussi que lors de son conseil de demain, le gouvernement devra examiner les nouveaux codes communal et de wilaya. Une fois approuvés, ces codes devront être soumis à l'approbation du Parlement lors de sa session d'automne. Du moins, c'est ce que disent aussi certaines de nos sources.