Le remaniement gouvernemental, confirmé par tous, ne se fera pas avant le début du mois prochain. Finalement, la tripartite, qui était attendue cette semaine, vient d'être reportée «à une date ultérieure». C'est ce que nous venons d'apprendre de sources proches du gouvernement. Nos sources expliquent ce report, «tout à fait normal en de pareilles conditions», par plusieurs raisons. Il apparaît ainsi que «le chef du gouvernement s'est retrouvé avec un calendrier très chargé sur les bras puisque même son déplacement à Tizi Ouzou en vue de rendre hommage à la Kabylie et se recueillir sur la tombe du premier martyr du Printemps noir, Guermah Massinissa, a été programmé à la dernière minute». Le chef du gouvernement, en outre, «a installé une cellule de crise au sein de la chefferie en vue de suivre, quasiment heure après heure, le développement de la situation en Kabylie à la faveur de la célébration du 20 Avril avec plusieurs mouvements antagonistes résolus à se partager le terrain avec les risques de dérapages pouvant en découler». Ce n'est pas tout. Ouyahia suit également de très près les «changements de position des élus locaux du FLN au niveau de la région de Kabylie, dont certains, de plus en plus nombreux, semble-t-il, alignent leurs positions sur celle du FFS et du PT, ce qui n'est guère de bon augure». Les élus du Fln, en effet, constituent le plus gros des effectifs en Kabylie après ceux du FFS. Leur refus risque donc d'induire des blocages durables qu'il serait difficile à l'Exécutif de résoudre non sans occulter les nouveaux risques d'affrontements dans le cas où les archs, toutes tendances confondues, venaient à décider de «rendre aux citoyens» les sièges des assemblées communales et de wilaya. Nos sources parlent carrément d'une «rencontre convoquée à la dernière minute entre les deux premiers responsables du FLN et du Rnd en vue de tenter d'amener Belkhadem à mieux contrôler ses troupes». C'est pour cette raison que le chef du gouvernement, apprend-on encore, «a reporté de quelques jours la signature du décret portant dissolution des assemblées locales au niveau de la Kabylie». Les observateurs prévoient que le week-end à venir sera mis à profit par la direction nationale du FLN pour convaincre ses élus d'accepter ce fait accompli, en contrepartie de certaines garanties, comme l'absence de poursuites judiciaires contre eux, mais aussi d'être reconduits en tête de listes lors des prochaines élections partielles, à la condition de présenter un bilan plus ou moins acceptable. A propos de bilan, justement, le second «gros dossier» sur lequel s'est penché le chef du gouvernement a trait à son passage confirmé devant l'APN. Celui-ci, qui était prévu le 16 de ce mois, a finalement été reporté pour le 27 avril prochain. Cette date, en effet, nous a été confirmée hier, par plusieurs présidents de groupes parlementaires, qui ont été destinataires de notes de la part du premier responsable de la chambre basse du Parlement. Le document relatif à ce bilan devrait être remis aux députés d'ici au week-end prochain. Il reprendrait les grandes lignes de ce qu'a déjà déclaré Ahmed Ouyahia au début du mois passé, lors de sa conférence de presse-bilan, durant laquelle il avait fait état de très grandes réalisations accomplies, et jamais atteintes depuis l'indépendance, avant d'annoncer une plus grande accélération pour les quatre années à venir du second mandat présidentiel. Le remaniement ministériel, qui devrait toucher environ sept portefeuilles, selon les dernières informations en notre possession, interviendrait immédiatement après, c'est-à-dire d'ici au tout début du mois prochain. La tripartite, elle, n'aurait pas lieu, selon les estimations fournies par nos sources, avant le mois de mai prochain puisqu'il n'y a pas urgence. L'essentiel, nous dit-on, est que la lutte contre le commerce informel se poursuive à un rythme soutenu et que la hausse des salaires et la mise en place du pacte économique et social se fasse au mois de septembre prochain.