Alors qu'en Tunisie l'on se dispute la diffusion des feuilletons historiques turcs au tribunal, en Algérie, et plus particulièrement à l'Entv, on zappe les feuilletons à succès sur l'Empire ottoman. La politique de la télévision publique algérienne ne partage pas la vision «colonialiste» ottomane. Contrairement à la Tunisie et au Maroc, l'Algérie est le seul pays du Maghreb à ne pas diffuser le célèbre feuilleton Harim Sultan. La raison est simple: l'Entv qui a découvert la série historique au MIP au TV de Cannes a préféré faire l'impasse sur cette superproduction. Face à ce vide, la chaîne Nessma a saisi l'occasion et a acheté les droits de toutes les saisons de Harim Sultan. La série a maintenu l'audience de la chaîne tunisienne qui avait chuté après le Ramadhan. Après la fin de la série Harim Sultan, la chaîne de Karoui a également mis la main sur la suite historique Sultana Kösem, entre-temps la chaîne algérienne privée a acheté durant le Ramadhan 2017, la première saison en la doublant en langue algérienne. Dans le même temps, l'Entv, la chaîne de télévision publique qui demeure la plus solvable sur le plan financier a refusé une nouvelle fois d'acheter des feuilletons turcs qui évoquent la période ottomane. L'Algérie historique ne souhaite pas justement travailler dans le cadre de l'histoire des pays qui font la promotion de leur empire colonial. Cette question problématique ne pose pas problème pour la Tunisien qui est selon l'histoire, le premier pays visé par le duo corsaire turc Kheireddine et Arroudj Barberousse. Et pourtant, les chaines de télévision en Tunisie se disputent la diffusion des feuilletons historiques turcs. En effet, le tribunal de la première instance de Tunis a ordonné, le vendredi 3 novembre 2017, à la chaîne privée Carthage+, d'arrêter de diffuser la saison 2 du feuilleton turc Sultana Kösem. Après vérification, les droits de diffusion en Tunisie de cette oeuvre télévisée avaient été acquis par la chaîne El-Hiwar Ettounsi, dirigée par Sami Fehri qui a d'ailleurs déjà annoncé sa diffusion à partir du lundi 6 novembre. Suite au verdict du tribunal, l'homme d'affaires résidant à Paris (France), Lassaâd Khedher, créateur et patron de Carthage+, a réagi dans un communiqué publié sur la page Facebook de la chaîne, pour annoncer sa décision de cesser la diffusion du feuilleton en question à partir du samedi 4 novembre. Il a ajouté que la chaîne n'a pas encore abdiqué face à la concurrence et qu'elle compte encore racheter les droits de diffusion du fameux feuilleton historique turc, devenu l'objet d'un bras de fer entre deux patrons de télévisions tunisiennes privées. [email protected]