Le pays est en train de vivre une véritable catastrophe naturelle notamment à l'Ouest, qui est la région la plus touchée par la sécheresse et le manque d'eau, à telle enseigne que les agriculteurs n'ont même plus de quoi arroser leurs terres. Hier, au cours de la session plénière du Conseil de la nation consacrée au débat du texte relatif au code des eaux, un sénateur de Skikda a tiré la sonnette d'alarme concernant la sécheresse qui sévit dans le pays. Il a cité le cas de Chlef qui n'est alimentée qu'à hauteur de 17% de ses besoins en eau. Il faut s'attendre à une très mauvaise moisson. En dépit des pluies abondantes et des neiges tombées au début de l'année, ces dernières étaient inefficaces car elles ne sont pas arrivées au bon moment, c'est-à-dire durant le cycle végétatif des céréales (montaison/ épieson). Ce qui a donné lieu à des épis très courts. Les grandes chaleurs, qui caractérisent l'été qui n'en est qu'à son début, ont aggravé la situation. Le sénateur a relevé les contradictions entre les différentes lois du gouvernement, y compris la loi de finances 2005 qui a institué une taxe de 5000 DA sur les terres irriguées, alors que cette année, l'agriculture connaît une situation des plus alarmantes. Le ministre Abdelmalek Sellal, qui a répondu aux questionnements des membres du Sénat, a fait un exposé exhaustif de l'état des lieux de son secteur. En marge de la plénière, il nous a déclaré que des mesures urgentes ont été prises pour parer au plus pressé. Il faut préciser que, vu la situation qui prévaut actuellement, l'Algérie ne dispose que d'une capacité réduite en eau. «Nous ne dépasserons pas le mois de novembre», a révélé le ministre. Il a reconnu que le problème majeur auquel est confronté son département est celui de la gestion. Il a affirmé que douze villes sont concernées par le renouvellement du réseau d'AEP (adduction d'eau potable) un programme qui s'étale jusqu'à 2009. La répartition de l'eau va se faire d'une manière rigoureuse. Le système de rationnement est déjà mis en place. 100 camions citernes seront mis à la disposition des citoyens. Le problème des eaux usées a été également évoqué. Ainsi 57 millions de m3 d'eaux usées se déversent dans la mer. Ces dernières devront être traitées et il existe 22 stations d'épuration sur le territoire national. La station de Réghaïa va être réhabilitée pour profiter à l'agriculture. Le dessalement d'eau fait l'objet d'un projet à l'échelle nationale. Il a fait état d'une étude qui dure depuis 2001 et dans laquelle 26 entreprises étaient partie prenante. La catastrophe de Hammam Boughrara a été mise en évidence par le ministre qui a affirmé que c'est le président lui-même qui a tenu à ce que le problème soit sérieusement pris en charge. A signaler que les Marocains déversent leurs eaux d'égout dans le barrage qui se trouve à la frontière algéro-marocaine. Les autorités algériennes ont interpellé les autorités marocaines à ce sujet et le problème devait être débattu lors de la visite annulée d'Ouyahia au royaume chérifien. Le 15 juillet en cours la station de traitement de ces eaux sera opérationnelle à Oued Mouileh.