Une élimination historique pour la «Nazionale» Pour la première fois depuis son absence au Mondial 1958, l'Italie ne s'est pas qualifiée pour une Coupe du monde, après un barrage raté contre la Suède (0-1, 0-0). Voici quelques raisons pour expliquer cet échec. Alors qu'elle n'était pas tête de série, l'Italie a été placée dans le groupe G de qualifications en présence de... l'Espagne! Une situation assez incroyable, qui pose question sur le système de qualifications mis en place dans la zone Euro. Le président de la Fédération italienne Carlo Tavecchio avait tapé du poing sur la table début septembre. Avec 21 buts inscrits dans son groupe, il semble que l'Italie n'a pas eu à se plaindre sur le plan offensif. Mais ce bilan est trompeur, quand on prend en compte les 9 buts inscrits contre le seul Liechtenstein. Si Ciro Immobile (6 buts) et Andrea Belotti (4 buts) ont été les deux principaux buteurs depuis septembre 2016, la Nazionale n'a pas séduit sur le plan offensif. Avec trois buts seulement sur les cinq derniers matchs, dont aucun contre la Suède, les Italiens ont manqué d'efficacité. Le dernier match contre la Suède, à San Siro, a résumé cette apathie, avec quelques occasions, mais pas de pression folle sur la cage d'Olsen. Les performances très critiquées de Marco Verratti durant ce parcours de qualification ont abouti à un constat: depuis la retraite de Pirlo, l'Italie n'a plus vraiment de patron au milieu. Si Ventura a empilé les milieux dans des schémas en 3-5-2 en 4-4-2 ou en 3-4-3, aucun n'a vraiment convaincu ou pris le leadership de ce secteur de jeu. A l'Euro 2016, ce manque avait été comblé par le formidable système défensif mis en place par Antonio Conte, avec une BBC au top en défense, et des contre-attaques tranchantes. Sauf surprise, Giampiero Ventura ne devrait pas survivre sur le banc italien après cette désillusion. Nommé après l'Euro 2016, alors que son CV n'avait rien de ronflant, Ventura avait rapidement été qualifié de parachuté. Avec lui, tout n'a pas été négatif. En 16 matchs (9 victoires, 4 nuls, 3 défaites) avec lui à sa tête, la Nazionale a signé 27 buts (1,69 par match) pour 13 encaissés (0,81 par match). La moyenne offensive est la meilleure de l'histoire pour un sélectionneur italien devant Trapattoni (1,54 par match, 68 buts en 44 matchs dirigés). Mais défensivement, le bilan est négatif. Surtout, Ventura a payé ses choix non établis, alors qu'il a souvent privilégié le 4-4-2, mais a alterné avec le 3-4-3 à la Conte, le 4-2-4 pour finalement jouer les deux matchs de barrages avec un système qui ne convenait pas à l'équipe, le 3-5-2. L'Italie a encore misé beaucoup sur sa vieille garde, avec le quatuor Bonucci-Barzagli-Chiellini-Buffon derrière ou encore Daniele De Rossi au milieu. Les cadres de la Nazionale ont fait ce qu'ils ont pu donnant parfois des signes de fatigue. Mais les jeunes n'ont pas vraiment réussi à bousculer l'ordre établi. Au final, la défense sort avec les honneurs, puisque c'est l'attaque qui a failli durant les barrages. Justement, le secteur où les jeunes ont eu le plus leur chance.