La porte-parole du parti dénonce la présence de l'armée américaine dans les pays du Sahel dont l'Algérie. Louisa ne voit plus en or les 43 ans d'indépendance de l'Algérie. Pour fêter cet anniversaire qui coïncide, pour la circonstance, avec la 15e année de la création de son parti - celui a été crée en fin juin 1990 - la porte-parole du Parti des travailleurs (PT) a renoué avec la foule en animant jeudi 7 juillet, un meeting populaire à Alger. La salle Ibn Khaldoun s'est transformée en une arène bondée, dans les pures traditions des partis communistes (badges en couleur rouge, distribution de tracts, de l'organe de presse officiel du parti Fraternité, appels dans des hauts-parleurs), de militants dont nombreux sont venus de plusieurs wilayas dans une matinée ensoleillée plutôt propice à la baignade qu'à la politique. Du haut de sa tribune, la chef de file du PT s'est employé à un exercice qui lui a paru lancinant : celui de récapituler en quelques mots l'évolution du pays de 1962 à ce jour. «Privatisation de plus de 1000 entreprises, loi sur les hydrocarbures, loi sur l'eau...le pays, à cause des politiques économiques de ces dernières années a perdu tous ses acquis», résume-t-elle pour utiliser une nouvelle formule qui lui est très chère: «La Banque mondiale veut abroger l'article 17 de la Constitution» protégeant les ressources naturelles du pays. Des institutions qui dictent et dirigent, dit-elle, les réformes que le gouvernement applique à la lettre et dont les conséquences seront, selon elle, semblables au code de l'indigénat imposé par la France coloniale aux Algériens depuis 1874. Elle qualifie l'adhésion à l'OMC de véritable désertification du pays. Souverainiste, elle promet de militer pour le rétablissement de la propriété publique sur l'ensemble de ses richesses tant qu'il n'est pas trop tard et que les lois - celle des hydrocarbures notamment- «ne sont pas une fatalité» a-t-elle clamé. En franc-tireuse, la Dame de fer de la politique algérienne a choisi pour cible - comme de coutume - les puissances étrangères «impérialistes», à leur tête le duo FMI-Banque mondiale. Mais c'est envers les Etats-Unis que ses critiques furent les plus virulentes. Sans ambages, elle accuse l'administration américaine de vouloir, sous convert de la «lutte mondiale contre le terrorisme», faire main basse sur les richesses énergétiques des pays du Sahel dont l'Algérie et dénonce vertement la présence militaire US dans la région. La diatribe «ptéenne» ne s'arrête pas à ce stade de virulence. Après le secteur de l'énergie, Mme Hanoune dénonce ouvertement la privatisation des banques publiques et appuie sa position par le mauvais «exemple» de Khalifa Bank sans pour autant aller plus loin dans sa juste critique. De là, la chef du PT ricane à propos de la politique de «bonne gouvernance» que le gouvernement, sous l'égide des institutions monétaires internationales, s'emploie, d'après elle, à mettre en oeuvre et qui aura pour seul corollaire de provoquer la cassure entre le gouvernement et le peuple. Par ailleurs, au même titre que les deux chambres du Parlement (APN et Conseil de la nation) qui ont dénoncé, hier, la loi française sur les rapatriés, Mme Hanoune s'insurge contre le texte voté en février par le Parlement français. Sur les ONG, elle s'indigne par le fait que ces organisations puissent faire de l'ombre aux institutions nationales et que celles-ci sont bien considérées par les pouvoirs publics. Coté politique, le Parti des travailleurs qui célèbre sa 15e bougie, estime mener un combat juste pour aboutir à l'issue de la crise actuelle. Sur «les traces du PPA» selon les termes de sa présidente, le PT est un parti inscrit dans l'esprit du dialogue- Mme Hanoune se dit fière d'avoir participé au contrat de Sant'Egidio à Rome en 1995 - et se veut comme un rempart contre les éradicateurs «qui étaient dans la même salle il y a quelques jours» rappelle-t-elle en faisant allusion à Amara Benyounès, le chef du l'Union pour la démocratie et la République.