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Louisa Hanoune : «La nationalisation des hydrocarbures n'est pas achevée» Rassemblement du PT pour la commémoration du double anniversaire du 24 février
C'est en présence du maire d'El Harrach et de quelques élus de la même municipalité que le Parti des travailleurs a organisé un rassemblement hier à la bibliothèque communale (ex-cinéma Splendid) à Belfort. Un rassemblement des cadres du parti venus de tous les quartiers de la capitale, mais aussi des wilayas du centre du pays, pour commémorer le double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la naissance de l'Union générale des travailleurs algériens. D'emblée, la secrétaire générale du PT a tenu à préciser qu'en fêtant la naissance de la première organisation syndicale algérienne, son parti n'était pas en concurrence avec l'UGTA ou d'autres syndicats. «Les travailleurs ont des revendications à porter et c'est du syndicat qu'ils ont besoin. Le PT est un parti ouvrier mais qui porte un programme politique dans l'objectif premier est que le pouvoir revienne à la majorité.» Et d'ajouter : «L'UGTA est un grand acquis pour les travailleurs, parce qu'elle leur a permis de se constituer en classe.» Pour Mme Hanoune, l'organisation dirigée par Abdelmadjid Sidi Saïd s'est érigée en digue lorsque le pays était plongé dans le sang. Elle a été également, selon l'oratrice, en 2001, un acteur qui a tout fait «pour éviter que la nation ne se divise». Elle indiquera également que le PT s'est toujours prononcé pour l'indépendance syndicale, pour le droit d'organisation en tant que syndicat. Mais il faut que les travailleurs s'unissent lorsqu'il s'agit de se battre pour leurs droits, arracher des acquis. «Surtout qu'il a aujourd'hui une véritable offensive mondiale contre les syndicats dans tous les pays pour remettre en cause tous les acquis et même le système de retraite. Le FMI, la Banque mondiale, l'OMC veulent impliquer les syndicats dans leurs plans de licenciements massifs sous prétexte de sauver certaines activités», dira encore la secrétaire générale du PT. «L'Organisation internationale du travail est également visée. On veut la transformer en simple commission à l'intérieur de l'Organisation mondiale du commerce.» Louisa Hanoune n'a pas caché son inquiétude quant à ce qu'elle a qualifié de dérives intervenues au dernier congrès de la Confédération internationale des syndicats arabes. Pour elle, c'est un cadre de moins pour les travailleurs du monde arabe qui se battent pour leurs droits. Et l'oratrice d'avertir : «Nous ne sommes pas attirés par le champ des sirènes.» Elle saluera les dockers qui ont créé leur fédération syndicale sous l'égide de l'UGTA, les travailleurs de l'éducation qui ont obtenu gain de cause grâce à leur combat. En revanche, elle a interpellé Ahmed Ouyahia pour qu'il ouvre des négociations avec les spécialistes et praticiens de la santé. Elle interpellera également Tayeb Louh : «Meriem Mehdi est à son 75e jour de grève de la faim pour protester contre son licenciement. Il est inadmissible qu'on laisse une femme mourir. British Gaz ne reconnaît pas le droit à l'exercice syndical. C'est une multinationale qui privilégie la précarité à travers les contrats à durée déterminée, la flexibilité dans l'emploi et, par conséquent, aucune chance de créer un syndicat. La seconde partie du discours de la secrétaire générale du PT était axé sur les hydrocarbures. Elle fera un long historique du dur combat des Algériens pour la nationalisation, y compris en donnant les dates précises et tout le processus qui a abouti à la récupération par l'Algérie de sa richesse du sous-sol. Toutefois, elle dira que la renationalisation en 2005 des hydrocarbures après la campagne menée par son parti, n'est pas totalement achevée, tant que les agences de régulation ont le pouvoir de décision sur les contrats, «qu'elles ne peuvent pas tous les contrôler». Elle enchaînera sur la corruption à l'intérieur de Sonatrach et dira que la justice devra faire preuve d'indépendance totale. «Pas de deux poids, deux mesures. Il y a des gens qui ont véritablement volé et n'ont pas été inquiétés. Ils ont au contraire été promus. Tandis que d'autres ont été emprisonnés injustement.» Bien sûr, elle ne manquera pas de tirer à boulets rouges sur Kouchner : «Le 1,2 million de signatures collectées lors de la campagne pour la renationalisation des hydrocarbures, émanent des enfants de l'indépendance et de moudjahidine.» F. A.