«Qui finance et qui arme ces groupes armés qui sèment la terreur?» se demande la numéro un du Parti des travailleurs. «Mais qu'est-ce qui dérange au juste ces forces étrangères qui sont derrière ces attentats terroristes?» «Qui finance et qui arme ces groupes armés qui sèment la terreur?», ce sont là quelques questions parmi tant d'autres posées par Mme Louisa Hanoune, lors de la conférence de presse qu'elle a animée au siège du Parti des travailleurs. Des questions que se sont posées les militants de son parti lors du dernier conclave de Zéralda qui a réuni l'ensemble des candidats têtes de listes, les membres du comité central et quelques chefs de bureaux de wilaya qui se sont affairés à peaufiner le programme de la campagne électorale à la lumière des derniers événements douloureux qui ont secoué la capitale. Louisa Hanoune y voit, sans ambages, une sanction contre les positions politiques et les choix économiques pris par l'Etat algérien sous l'impulsion des revendications citoyennes. Et de noter que ces attentats visent la perturbation du déroulement des prochaines élections, et l'installation d'une psychose au sein de la population pour maintenir le pays dans une situation d'instabilité chronique. Les candidats du PT, d'après Louisa Hanoune, ont fait un diagnostic précis des effets de la mondialisation en relevant que cette dernière «n'a d'autre signification que celle de casser les Etats, les nations et tout ce qui incarne la souveraineté nationale» et de rappeler les objectifs du projet américain du Grand Moyen-Orient (GMO) qui a désintégré l'Irak, menacé l'unité du Liban et déstabilisé bon nombre de pays tels que la Somalie et la région du Sahel. Pour la secrétaire générale du PT «15 ans de crise politique et de destructions massives, n'ont pas cassé l'unité nationale. Même les événements de Kabylie n'ont pas réussi à mettre l'Etat à genoux...» La candidate, tête de liste à Alger, tient à rappeler les déclarations faites par les officiels algériens dont le ministre de l'Intérieur qui a dit clairement qu'il y a «des mains internes mais surtout des forces externes qui tentent de casser l'Algérie et remettre en cause sa stabilité retrouvée». Sans citer les parties mises en cause par ses déclarations, Louisa Hanoune, désigne l'administration américaine qui a déjà montré son intérêt pour le Maghreb afin d'installer ses bases militaires et de citer la déclaration faite par le chef des services de sécurité français, Yves Bonnet, qui a parlé de jonction d'intérêts entre les USA et Al Qaîda avant de relever que, récemment, le Fonds monétaire international (FMI) a demandé des comptes à l'Algérie au sujet de ses dépenses militaires. L'Algérie dérange. Sinon, comment comprendre ces attaques contre un pays qui n'est pas sous occupation étrangère comme c'est le cas de l'Irak, qui n'a pas envoyé de troupes militaires dans les foyers de conflits, n'a pas envahi un autre pays, et qui s'est positionné clairement sur la question de la souveraineté nationale en Irak et en Palestine. Louisa Hanoune insiste pour faire le distinguo entre les opérations kamikazes et les opérations martyres, car l'Algérie n'est pas colonisée et ne peut être comparée à L'Irak où toutes les issues pour une solution politique ont été fermées. Les Américains, dit-elle, reconnaissent publiquement la compétence des services de sécurité algériens dans la lutte antiterroriste dont ils disent s'inspirer au moment où ils nous proposent des bases militaires pour lutter contre ce phénomène. Un paradoxe qui n'est pas le seul à caractériser la politique extérieure de l'administration américaine actuelle. Louisa Hanoune appelle l'ensemble des citoyens à relever le défi et faire face à cette agression en se dressant comme un seul homme pour sauvegarder l'Etat national et la stabilité de ses institutions en répondant le 17 mai par un vote massif. Nos jeunes, dit-elle, ont certes des problèmes sociaux et risquent leur vie en optant pour le voyage harraga, mais il s'agit là d'un signe d'attachement à la vie et non à la mort. «Nos jeunes, martèle-t-elle, veulent vivre en paix dans leur pays souverain.» Et de faire le parallèle avec les problèmes vécus par les jeunes Américains et Occidentaux mais qui ne sont pas embrigadés pour exécuter des attentats terroristes contre leur pays. Pour elle «ce ne sont pas des attentats criminels, un point c'est tout!» En fait, la porte-parole du PT veut clairement faire admettre que les derniers attentats d'Alger n'ont aucune relation avec le malaise social ou des convictions religieuses. Ils sont plutôt politiques et ont des attaches avec ce qui se passe sur la scène internationale, c'est-à-dire qu'ils reposent sur des considérations géostratégiques. Elle cite, à ce sujet, le profil de ce jeune kamikaze de la cité La Montagne qui est loin d'être religieux. «Il faut être vraiment de mauvaise foi, explique-t-elle, pour affirmer qu'il n'y a pas d'amélioration de la situation dans le pays, même s'il ne s'agit, en fait, que d'une première étape vers le retour de l'Algérie à la stabilité totale. Et c'est cette démarche de réconciliation nationale qui dérange. La politique, seule, du tout-sécuritaire n'a pas porté tous ses fruits et c'est en l'associant à la solution politique que le pays a réussi à sortir du cercle infernal de la violence». «Les citoyens, ajoute-t-elle, en ont assez de la violence, et veulent la paix.» Le PT pense, à ce sujet, saisir les autorités pour demander une autorisation afin de permettre aux Algériens d'exprimer leur rejet et leur condamnation de cette violence, et ce, dans un cadre national et non partisan.