Au ras des pâquerettes. La présidence de la République a démenti, hier, les propos de Farouk Ksentini qui a fait état d'une audience que lui aurait accordée le président Abdelaziz Bouteflika. «La présidence de la République dément catégoriquement, autant la véracité de l'audience que celle du contenu qui lui est accolé et considère qu'il s'agit là de pures affabulations» précise le communiqué de la présidence de la République. Il y a lieu de rappeler que la veille, l'ancien président de la Commission nationale des droits de l'homme (Cncppdh), Farouk Ksentini, s'était livré à d'étranges «confessions» à un journal en ligne aussitôt reprises par d'autres médias. L'avocat y a raconté avoir été reçu «la semaine dernière» par le président de la République pour «la quatrième fois cette année». Au cours de cette dernière rencontre, il (Ksentini) aurait «constaté un grand désir (chez le président Bouteflika, NDLR) de se représenter pour un cinquième mandat». Pensant être plus crédible, il ajoute: «Je le connais (le président Bouteflika) depuis plus de trente ans.» Sans pousser au reste de sa déclaration qui est un véritable concentré de cynisme et de phrases assassines comme «la Constitution ne l'empêche pas» et «il veut rester au service de son pays jusqu'à sa mort», Ksentini a donné lui-même les preuves de son mensonge. Il se compare à Lakhdar Brahimi, ami de longue date du président Bouteflika, qui lui rend des visites privées. Sauf que Ksentini ne connaît le président Bouteflika que «depuis plus de trente ans». C'est insuffisant pour décrocher son amitié. Entre Bouteflika et Brahimi il y a, au compteur, plus du double d'années. Ensuite Ksentini déclare avoir rencontré cette année «quatre fois» le président. Pourquoi n'a-t-il rien dit les trois premières fois? Pourquoi la «quatrième» serait-elle la bonne? La vérité est que Ksentini manque réellement d'imagination. Le président Bouteflika ne s'y était pas trompé en 2004 lorsqu'il en avait fait le reproche à Ksentini à l'occasion du 56ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Car il ne s'agit ni plus ni moins que de l'imagination à deux sous d'un Ksentini aux abois, empêtré jusqu'au cou, dans une affaire de dette due à l'industriel algérien Mahieddine Tahkout. Il y a quelques jours, la chaîne télé Numidia TV, propriété de Tahkout, est revenue à la charge sur cette affaire qui dure depuis plusieurs mois. Avec une bande annonce en boucle. Pour s'en sortir, «L'imagination» de Ksentini le pousse à jouer «l'homme toxique». C'est-à-dire utiliser les relais médiatiques emmagasinés durant ses longues années à la tête de la Commission des droits de l'homme, pour en faire une arme. Une arme avec laquelle il pensait obliger le président de la République à intervenir dans le dossier «Tahkout-Azzedine-Ksentini». Sinon, Ksentini passera son temps à polluer l'atmosphère. C'est vraiment mal connaître le président Bouteflika. Trente ans c'est peu. De plus, quand on manque d'imagination, cela ne s'achète pas. Même avec des milliards...!