«L'Anep ne détient pas le monopole et n'est pas un moyen de pression, au contraire, c'est un moyen de soutien à la presse.» La dignité du journaliste a été au coeur du point de presse animé, hier, par le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, en marge de l'inauguration du nouveau siège de l'agence Anep-Messagerie Express à Ouled-Fayet. Le ministre, qui a tenu à souligner que «la dignité de la presse ne se conçoit pas sans la dignité du journaliste», a également précisé que «le journaliste doit jouir de tous ses droits à travers, notamment, une rémunération décente, une couverture sociale, une formation et une évolution de carrière». Kaouane n'a pas manqué de mettre à profit son intervention afin de saluer le geste de solidarité du directeur de la publication-gérant du journal L'Expression ainsi que le quotidien Reporters qui ont recruté des journalistes du quotidien La Tribune, disparu des étals à la suite du décès de son directeur de publication Bachir Chérif Hassan. Kaouane a tenu à rendre hommage également au Syndicat national des journalistes (SNJ) pour ses efforts visant à préserver la dignité des journalistes. Revenant sur l'affaire El Fadjr dont la directrice de publication, Hadda Hezzam, a observé une grève de la faim (pendant quelques jours avant de l'interrompre, hier) afin de dénoncer «l'asphyxie financière commandée» de son quotidien, le ministre a indiqué qu'un collectif de soutien à ce journal avait été reçu avant-hier au niveau du ministère de la Communication où il a laissé une plate-forme relative à la situation actuelle du journal. Sans le dire expressément, le ministre a rejeté la thèse d'un «complot» contre le journal El Fadjr faisant état d'une décision politique de le priver de publicité à la suite de l'intervention de Hadda Hezzam sur France 24, en août dernier, en précisant, à cet égard, que «le problème du quotidien El-Fadjr est strictement économique». Il a, ensuite, justifié ses dires par les chiffres en faisant savoir, que ce journal «a bénéficié de 76 milliards de centimes en huit ans, et quatre milliards de centimes en sept mois durant l'année en cours». Le ministre de la Communication a ajouté que le journal El Fadjr «a une dette de près de 10 milliards de centimes et n'a payé qu'un mois de loyer en 13 ans à la Maison de la presse Tahar Djaout, où il occupe un espace de plus de 200 mètres carrés». Il a appelé, à ce propos, à «ne pas tromper l'opinion publique et il faut poser les problèmes de façon sérieuse, honnête et professionnelle». Juste auparavant, il avait clairement demandé à ce que «tout problème doit être posé de manière sérieuse et honnête». Une allusion claire au cas du quotidien El Fadjr pour lequel un sit-in de solidarité a été organisé hier à la Maison de la presse Tahar Djaout. Dénonçant ceux qui se demandent où va l'argent de l'Anep, Djamel Kaouane a haussé le ton pour dire que l'Agence nationale d'édition et de publicité «sait bien où va son argent et il faut plutôt s'interroger sur sa destination finale une fois accordé», affirmant dans le même sillage, que «l'Anep ne détient pas le monopole et n'est pas un moyen de pression, au contraire c'est un moyen de soutien à la presse». D'autre part, concernant le Fonds d'aide à la presse écrite, la création de l'Autorité de régulation de la presse écrite (Arpe) et la mise à niveau des chaînes de télévision privées, il a précisé que le travail se poursuit normalement et tout sera annoncé au moment opportun. Par la même occasion, le ministre de la Communication s'est félicité du bon déroulement de la campagne électorale pour les locales de jeudi prochain, saluant le travail accompli par les différents médias et leur professionnalisme dans la couverture de cette campagne, qu'il a qualifiée de «réussie». Djamel Kaouane a enfin évoqué le podcast du youtubeur Anes Tina dont la nouvelle vidéo «Rani Zaâfan» a totalisé plus de 800 000 vues depuis sa publication, afin de dire «les vérités qui ne sont pas dites à savoir que ce youtubeur va percevoir une somme non négligeable de la part de Youtube pour cette vidéo. Autrement dit tout est une question de rente».