Le parti réunira ses conseils fédéraux pour débattre des actions à entreprendre. Le Front des forces socialistes (FFS) va réunir ce week-end, ses conseils fédéraux de Béjaïa et de Tizi Ouzou afin d'arrêter la riposte du parti, suite à l'approbation de la dissolution des assemblées locales dans ces deux wilayas, par le conseil de gouvernement. C'est ce que nous avons appris hier, par le biais de son premier secrétaire national, M.Ali Laskri. «L'objectif de cette rencontre est de retourner à la base militante pour débattre, dans la transparence, des actions à entreprendre afin de faire face au coup de force juridique du pouvoir», a précisé notre interlocuteur. Sans s'étaler sur la question, il a affirmé que plusieurs propositions ont été formulées par la base. Mise devant le fait accompli, la formation de M.Hocine Aït Ahmed semble résister. D'ailleurs, comme le fait savoir M.Laskri, «la décision relative à la participation ou au boycott n'est pas à l'ordre du jour». «Nous n'en sommes pas encore là», ajoute-t-il. Nous avons enregistré le même son de cloche chez le premier secrétaire fédéral de Tizi-Ouzou, M.Rabah Brahimi, qui atteste que le conseil fédéral, élargi aux élus qui se réunira ce vendredi à la Maison de la culture, «examinera la conduite à tenir et les actions à entreprendre face à l'intention du pouvoir de dissoudre les assemblées locales». «Il est nécessaire, ajoute-t-il, d'écouter les avis des militants et surtout des élus, car ce sont eux qui sont sur le terrain. Une fois munis de tous ces paramètres, le conseil aura à décider des suites à donner.» Rien n'est encore perdu pour le FFS qui s'échine à mobiliser la base et les sympathisants pour faire reculer l'Exécutif. Tout compte fait, le parti insiste sur le caractère pacifique de ses actions, mais déclare qu'il n'est nullement responsable des conséquences qu'aura cette décision sur la région. «La situation risque de dégénérer et le FFS refuse d'être entraîné dans cette situation qui vise à faire perdurer la crise et la violence dans la région», met en garde M.Laskri. Le FFS qualifie la déclaration du directeur général de la Dgsn, M.Ali Tounsi, faite samedi dans laquelle il a affirmé que les autorités avaient prédit la crise en Kabylie deux ans après, comme «un aveu officiel de l'implication du pouvoir dans cette crise». «Si on avait prédit la crise c'est qu'on l'a soigneusement préparée». Arguant le fait que «le gouvernement n'hésite pas à parler d'indus élus. Ce qui est grave». Sur le plan politique, M.Laskri nous a confirmé qu'à aucun moment, son parti n'a été approché par le gouvernement. Et pourtant, le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, a réitéré à plusieurs reprises et dernièrement à l'occasion de la présentation du bilan politique du gouvernement devant les deux chambres du parlement, que «les partis implantés dans la région seront sollicités». Par ailleurs, nous apprenons que la réunion du secrétariat national, entamée samedi, s'étalera jusqu'à aujourd'hui au vu de «la sensibilité de la situation à laquelle est confronté le parti». Au niveau de la fédération de Tizi Ouzou, les militants recommencent à s'y présenter en masse pour s'enquérir des actions que compte mener le parti pour protester contre le fameux décret de dissolution. Pour tous, «il y a comme une sorte de hogra et tous disent ne pas accepter aussi facilement une pareille hérésie juridique». Toujours est-il que les responsables tant locaux que nationaux du parti insistent fortement sur le caractère pacifique de toute action de protestation.