La marche organisée hier par le parti à Tazmalt n'a pas drainé la grande foule. La réunion des conseils fédéraux, le week-end prochain, étudiera d'autres formes de protestation. Le Front des forces socialistes (FFS), parti majoritaire dans les assemblées communales en Kabylie, n'est visiblement pas disposé à céder devant les intentions des autorités de dissoudre les assemblées de Béjaïa et de Tizi Ouzou. Le secrétariat national du parti, réuni avant-hier à Alger, et dont les travaux se sont achevés tard dans la soirée, a réitéré encore une fois sa volonté de ne pas se laisser faire face à ce qui est qualifié de “coup de force juridique contre les élus”. Selon Ali Laskri, premier secrétaire du parti joint hier par téléphone, “le pouvoir veut pousser à la violence”, mais “nous ne nous laisserons pas faire”. Pour autant, ce conclave du secrétariat, dont la question des élus, outre bien entendu d'autres points dont l'évaluation de la restructuration a été au centre des débats, n'a pas été sanctionné par le chapelet d'actions envisagées en perspective de la riposte contre la décision des autorités. Aussi s'est-on contenté “d'un échange de points de vue et de propositions”, a indiqué la même source. La position définitive du parti par rapport à la question fort controversée de la dissolution des assemblées locales à une année de la fin du mandat des élus sera connue au plus tard la semaine prochaine, lors d'une conférence de presse qui sera animée au siège du parti à Alger. Une conférence où sera en fait révélé l'ensemble des actions arrêtées lors des réunions des deux conseils fédéraux (celui de Béjaïa et celui de Tizi Ouzou) du parti vendredi prochain. Mais d'ores et déjà, on connaît la température qui règne au sein du parti. “Il y a une grande effervescence à la base, et beaucoup de sections du parti veulent organiser des marches”, a révélé Ali Laskri. Mais l'état-major du parti donnera-t-il un prolongement à cette demande de la base ? “Le pouvoir pousse au pourrissement, il veut reproduire les évènements de 2001, mais nous l'empêcherons”, s'est-il contenté de répondre, manière de suggérer que le pari est risqué. Cependant, le parti n'est pas près de céder. C'est du moins ce que tient à rappeler le premier secrétaire national. “Nous avons tous les arguments juridiques et politiques pour prouver que la décision des autorités est arbitraire et illégale”, dit-il. Et si l'on se réfère à la dernière réunion des élus tenue il y a quelques mois à Ghardaïa, le parti entend s'opposer par tous les moyens pacifiques. “Nous resterons en place même s'ils utilisent la force publique”, avaient proposé certains élus. Reste donc à savoir comment les autorités procéderont-elles d'autant que les risques de dérapage ne sont pas à exclure. Une perspective contre laquelle le premier secrétaire national met déjà en garde. “Le pouvoir assumera toute la responsabilité d'éventuels dérapages”, conclut-il. KARIM KEBIR