Cette mesure a été annoncée hier par la direction du parti qui a présidé les travaux des conseils fédéraux à Béjaïa et Tizi Ouzou Le Front des forces socialistes (FFS) organisera jeudi prochain un rassemblement à Alger, en signe de protestation contre «le coup de force juridique du pouvoir». Ce rassemblement se tiendra à l'issue d'une rencontre nationale qui réunira ses élus au siège du parti pour examiner le genre d'action à mener dans la capitale. Une riposte qui viendra conforter la protesta entamée dans les deux wilayas touchées par la révocation des élus. Cette mesure a été annoncée hier par la direction du FFS qui a présidé les travaux des conseils fédéraux à Béjaïa et de Tizi Ouzou. Une occasion qui a été saisie pour réitérer encore une fois les positions du parti et sa détermination à faire face, dans le cadre de la lutte pacifique, à la dissolution des assemblées. Reste qu'aucune mesure définitive n'a été arrêtée. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la tendance des débats reste l'organisation au niveau des daïras des actions soutenues par des sit-in au niveau des communes et une action centrale au niveau du chef-lieu de wilaya. C'est du moins ce qu'a révélé le secrétaire national à la communication, M.Karim Tabou, lors d'un point de presse organisé conjointement avec le premier secrétaire national, M.Ali Laskri. De même, il sera procédé à la réactualisation du document élaboré en avril dernier et portant sur l'irrégularité de la démarche du pouvoir, et ce document sera remis aussi bien à l'ONU qu'au Parlement européen et aux autres organisations internationales et ONG présentes en Algérie. Tabou estime qu'il y a une volonté de reconfigurer la scène politique régionale en usant de coups de force. Il n'épargne nullement les archs qui sont classés par M.Tabou comme «l'une des structures et organisations montrant leur disponibilité à tous les emplois, le premier étant la destruction politique de la région». Le secrétaire à la communication du FFS poursuit sa diatribe en disant que «le FFS qui n'a pas manqué d'intégrer ces éléments d'analyse dans les débats et les membres du conseil fédéral élargi est mobilisé afin de mener les actions idoines non pas pour s'accrocher à des postes, d'ailleurs, mais pour éviter que soient révoquées aussi bien la démocratie que la volonté populaire au profit de décisions par décret». Pour M.Tabou le pouvoir veut faire braquer les regards sur la Kabylie afin de mener sa politique dans l'ombre, c'est tout simplement de la diversion et d'ajouter «on veut compenser l'absence d'enquête sur les assassinats des jeunes en Kabylie et ramener la protestation populaire du départ des gendarmes au départ des élus du FFS. Les archs se chargeant d'organiser l'oubli des victimes de cette manière, les autorités se dotent de commandos chargés de mission que sont les archs pour détourner l'itinéraire de la protesta». Même son de cloche à Béjaïa, où le parti a réuni à la salle de conférences d'Akbou l'ensemble des élus et responsables de sections autour d'un seul point à l'ordre du jour: donner suite à la décision du gouvernement de dissoudre les assemblées locales de Béjaïa et Tizi Ouzou. Après deux démonstrations de rue à Tazmalt et Souk El Tenine, qui de l'avis même des responsables n'ont pas été à la hauteur des attentes eu égard à l'enjeu de l'heure, le parti de Hocine Aït Ahmed pousse le bouchon plus loin en battant le rappel des troupes pour un conseil fédéral extraordinaire à l'effet de débattre des voies et moyens de réussir une action d'envergure nationale qui s'inscrirait dans l'optique d'amener les pouvoirs publics à reculer. Dans les coulisses, les militants et les élus, commentaient la situation sur fond d'un scepticisme grandissant gardant toutefois l'espoir que le président de la République opte pour des élections générales; chose que lui confèrent désormais les codes communal et de wilaya tels qu'amendés. Dans son message, Laskri a fait appel aux militants «à redoubler de vigilance». Bouaïche Ikhlef, premier secrétaire fédéral de Béjaïa reviendra encore une fois sur l'ordre du jour en expliquant que nous sommes là pour «arrêter une batterie d'actions pour riposter contre le pouvoir. Nous ne partirons que par la force». Après, la rencontre s'est poursuivie à huis clos. Un choix qui cache mal le malaise que vit le parti au lendemain de l'élection du conseil fédéral, qui risque de refaire surface à l'occasion de cette rencontre. A l'heure où nous mettons sous presse rien n'a filtré sur la décision finale du conseil fédéral de Béjaïa.