Le marché de l'automobile d'occasion fait l'objet d'une forte spéculation Le groupe Argus, éditeur de plusieurs magazines en France, particulièrement reconnu comme étant la référence en termes de valorisation des véhicules d'occasion, s'installe en Algérie avec Largus.dz. Pour en savoir plus, nous nous sommes rapprochés de notre confrère Mourad Saâdi, partenaire du groupe français et directeur de Largus.dz. Interview. L'Expression: Après avoir organisé la première édition du Club argus en Algérie, voilà que vous annoncez Largus.dz. Mourad Saâdi: Tout d'abord, il convient de faire la part des choses. Le Club Argus est une rencontre périodique qui regroupe l'ensemble des acteurs de l'écosystème automobile pour débattre de la situation du marché de l'automobile en général et du véhicule d'occasion en particulier. Il fait se rencontrer l'ensemble des acteurs de la filière automobile pour en débattre. Une première édition a déjà eu lieu en février dernier, et d'autres vont suivre. Le deuxième Club argus en Algérie aura lieu au courant de l'année 2018. Aujourd'hui, il s'agit du lancement du site Internet Largus.dz. Son lancement aura lieu à la fin de ce mois de novembre en présence de l'ensemble des représentants de l'écosystème du marché automobile algérien. Ce lancement a lieu dans un contexte assez particulier et alors que l'Algérie amorce le virage de l'industrie automobile. Le marché algérien est dans une phase de métamorphose. Il a été complètement bouleversé depuis 2014. Largus.dz arrive sur le marché algérien avec un certain nombre d'outils. Ces derniers vont servir aussi bien aux professionnels qu'aux particuliers. Le produit le plus connu est bien entendu la cote. Elle permet d'afficher la valeur des véhicules d'occasion. Je précise que ce sont des valeurs pour les professionnels; c'est-à-dire qu'au premier chef elles se prédestinent pour les spécialistes. Nous avons pris le parti d'aller dans ce sens afin d'essayer de faire émerger l'idée que le métier de la reprise devrait être exercé dans notre pays. Ailleurs, là ou vous allez vous trouverez des enseignes des marques automobiles proposer des offres de véhicules d'occasion dans un réseau dédié. Cela consiste en quoi? Il s'agit pour le professionnel de reprendre un véhicule de chez un particulier, pour ensuite soit lui revendre un véhicule neuf ou un véhicule d'occasion. Une fois le véhicule d'occasion repris il le remet à niveau selon les standards de la marque du véhicule, puis il le proposera à la revente avec un contrat de garantie, tout en dégageant une marge bénéficiaire. L'intérêt pour le client consiste à acheter un véhicule d'occasion, certes, parce que c'est ce que lui permettent ses moyens, à un prix en accord avec le marché et avec une facture. Ce véhicule disposerait alors d'une traçabilité car il y a un carnet d'entretien qui fait foi. La voiture bénéficie en sus d'un contrat de garantie ce qui ne pourrait que rassurer les clients hésitants à acquérir un véhicule d'occasion dans le réseau des concessionnaires. Le concessionnaire qui exercera ce métier, car c'est là un métier à part, élargira de facto son niveau d'activité. Il recrutera donc du personnel et fera travailler aussi bien ses ateliers que ses showrooms, et accroître ainsi son chiffre d'affaires. Le Trésor public et donc l'Etat, devraient aussi profiter de ce métier de la reprise puisqu'il peut générer des recettes supplémentaires qui proviendraient de la vente de véhicules d'occasion dans le réseau des professionnels, à travers la collecte de la TVA et un certain nombre de taxes élaborées en fonction des caractéristiques techniques des voitures comme la cylindrée, la puissance etc... Est-ce que le lancement de Largus.dz signifie qu'il soit opérationnel immédiatement. Est-il effectif pour autant? Oui, bien sûr que Largus.dz sera opérationnel et effectif. Maintenant, ce n'est pas parce que Largus.dz est lancé que le marché du VO va se structurer comme par magie. Tout d'abord, la structuration du marché n'est pas la vocation de Largus.dz, loin de là. Il revient en effet aux autorités publiques d'élaborer un cahier des charges et de prendre les décisions qu'il faut pour que ce marché voué à une désorganisation totale, et qui fait l'objet d'une forte spéculation tout autant qu'il est soumis au risque d'insécurité qu'il couve puisque de nombreux accidents sont dus à l'usage de la pièce de rechange contrefaite. Il incombe donc aux autorités de réguler ce marché. Il faudrait également que des professionnels s'investissent dans ce métier qui nécessite de la formation. Pour un professionnel là ou ça se joue au premier chef c'est au niveau de l'évaluation du montant à investir pour remettre en l'état le véhicule qu'il a repris de chez un particulier. Figure également au menu la gestion des stocks qui constitue un élément primordial et qui détermine la rentabilité chez le professionnel. De notre côté, on considère que Largus.dz peut servir de tremplin. Nous nous positionnons aujourd'hui, pour que demain, quand le marché sera organisé, nous serons en phase avec ses exigences. Des concessionnaires adhèrent à cette idée et ont déjà mis le pied à l'étrier, n'est-ce pas? Ce marché séduit indubitablement les professionnels qui veulent bien s'investir dans ce marché, source de nouveaux revenus et qui échappe à l'Etat. Le citoyen est littéralement livré à lui-même dès qu'il s'engage dans l'acquisition d'un véhicule d'occasion. C'est une véritable aventure avec tous les risques encourus, particulièrement en termes de sécurité car en général, les véhicules ne sont tout simplement pas entretenus de manière convenable, particulièrement lorsque le contrat de garantie arrive à échéance. Largus.dz que vous annoncez sera-t-il la panacée? Les professionnels connaissent notre outil et ils savent son apport sur d'autres marchés où la marque L'argus est présente. En tout cas, ceux avec qui nous avons échangé et ils sont nombreux, sont conscients de l'importance de notre outil et sont en attente de la possibilité de s'investir dans le VO. Un marché de l'occasion régulé permettra à coup sûr d'atténuer la forte demande qui s'exerce sur le véhicule neuf. En attendant que les usines implantées en Algérie progressent et atteignent des volumes qui permettront de satisfaire plus ou moins le marché, le véhicule d'occasion et je précise, avec contrat de garantie, pourrait pallier la pénurie du véhicule neuf en étant une alternative.