Le fléau de la contrebande prend des dimensions alarmantes dans notre pays Le bilan établi par les douanes pour le premier trimestre 2005 fait état de la saisie de pas moins 284 véhicules chargés de produits de contrebande sur l'ensemble du territoire national dont 129 automobiles légères, 22 tracteurs, 39 motos, 17 minibus, 8 camions et 9 bus. Ces véhicules contenaient des marchandises dont la valeur est estimée à 181,2 millions de DA et pour lesquelles l'amende encourue est de 371,6 millions de DA. Quant au bilan de l'année 2004, les services des douanes ont intercepté 791 véhicules contenant des produits d'une valeur de 556 millions de DA et pour lesquels l'amende encourue est de 441,3 millions de DA. Consciente du danger que représente ce genre de trafic sur l'économie du pays, la douane a décidé de mener une «guerre» acharnée contre ce phénomène et ce, en mettant tous les moyens humains et matériels nécessaires pour l'éradiquer. A noter que le trafic concernant l'importation est plus porté sur les stupéfiants, les produits pyrotechniques, les alcools et les produits alimentaires alors que l'exportation touche le trafic des carburants, du cheptel et des produits céréaliers (semoule, farine), selon les sources douanières. Autre précision de cette instance : une bonne partie de la drogue en provenance du Maroc et destinée à l'Europe et les pays du Moyen -Orient, transite par l'Algérie, la Tunisie et la libye. Ainsi donc, il a été relevé que ce type de trafic est très actif dans la zone frontalière ouest de Maghnia en tant que point de pénétration, et se prolonge à l'intérieur du pays, de part en part, englobant ainsi au moins les wilayas de Naâma, El Bayadh, Saïda, Ghardaïa, Ouargla, Illizi et El-Oued par l'intermédiaire de divers réseaux clandestins d'entreposage, de conditionnement, de redistribution et d'exportation. Un plan de lutte contre tous ces types de trafic et de contrebande a été mis en place par les services des douanes. Seulement, faire cavalier seul ne semble pas être du goût de la douane algérienne qui a plaidé lors des réunions de la commission algéro-libyenne et algéro-tunisienne de coopération douanière tenue en juin dernier, pour une véritable stratégie commune de lutte laquelle consisterait en la création d'un «espace trilatéral» algéro-tuniso-libyen pour renforcer le contrôle douanier. Autre recommandation de cette institution: la création d'une structure régionale chargée d'élaborer une stratégie de lutte et de coordonner les actions des différents services. Cette lutte passe aussi par la création de nouvelles brigades mobiles et de postes d'observation le long de la bande frontalière, dotées des moyens humains et matériels. L'administration des douanes envisage aussi de soumettre aux pouvoirs publics un projet d'acquisition de moyens aériens d'intervention, des hélicoptères en l'occurrence, combinés aux moyens terrestres, compte tenu de l'étendue et du relief accidenté de la frontière ouest à surveiller et en raison des moyens logistiques modernes utilisés par les contrebandiers. Il est prévu également la création d'un service aérien de ciblage et de fixation des marchandises dans le Grand Sud qui, une fois opérationnel, permettrait d'opérer une surveillance accrue, permanente et assurément efficace. Les moyens ne suffisent pas à eux seuls pour lutter contre la contrebande, un dispositif législatif et réglementaire centré sur le nouveau projet du code des douanes, qui sera prochainement présenté au deux chambres du Parlement, servira d'appui pour cette administration.