La courbe ascendante est encore de mise, cette année, dans les affaires délictueuses, que ce soit dans les infractions douanières ou les activités de contrebande. Les tendances des infractions ne semblent pas fléchir malgré des dispositifs de lutte mis en place. Bien au contraire, selon le bilan des douanes, au premier trimestre de l'année en cours, la courbe ascendante est respectée dans les affaires délictueuses, que ce soit dans les infractions douanières ou les activités de contrebande. En effet, 5 167 infractions douanières ont été constatées durant la période allant de janvier à mars 2009. Dans le détail, le bilan des douanes fait ressortir 3 981 infractions dans les opérations douanières, à savoir fausses déclarations de la valeur, fausses déclarations de marchandises pour bénéficier des avantages fiscaux et autres exonérations. Pour la première catégorie d'infractions, fausse déclaration de la valeur, il a été constaté 1 180 infractions alors que la seconde catégorie n'enregistre que 45 affaires. Manifestement, des importateurs sont plus portés sur les fausses déclarations de la valeur des marchandises pour bénéficier d'une baisse des charges douanières. En effet, il est plus facile, avec évidemment des complicités internes aux douanes, de faire sortir des marchandises sous-déclarées que de tenter de faire passer une marchandise comme étant des produits non soumis aux taxes pour bénéficier des exonérations. La valeur des amendes encourues est estimée à 5,1 milliards de DA, “tandis que les droits compromis se sont établis à 509,27 millions de DA”, selon le bilan des services des douanes repris par l'APS. L'autre activité illicite, mais néanmoins très lucrative est la contrebande qui ne connaît aucun répit, particulièrement aux frontières est et ouest du pays avec, de plus en plus, une spécialisation de chacune d'elles et de chaque ville frontalière dans des produits spécifiques. Le produit le plus prisé demeure le carburant que les “hallaba” font passer au Maroc et en Tunisie. Pour le premier trimestre de l'année 2009, 619 171 litres de carburant (454 793 litres de gasoil et 164 378 litres d'essence) ont été saisis. Il y a également la contrebande de cigarettes, des cigarettes en provenance essentiellement du Niger, du Mali et de Mauritanie. Il a été saisi 36 327 cartouches durant la même période. Par ailleurs, 851 têtes, principalement des ovins, ont été saisies. 4,5 millions de pétards et 644,250 unités d'autres produits pyrotechniques ont été saisis, ainsi que des portables et des accessoires (9 049 unités), des produits alimentaires et des effets vestimentaires. Les amendes atteindraient 9,49 milliards de DA. Mais le phénomène le plus grave demeure le trafic de stupéfiants qui a pris des proportions alarmantes ces dernières années. Durant l'année écoulée (2008), 67% des saisies ont été opérées dans la wilaya de Béchar. Depuis le début de l'année, les saisies ont atteint le record de 50 tonnes de kif. La wilaya de Tlemcen s'est spécialisée dans la contrebande de carburant où sont saisis 37% de la totalité des saisies en 2008, alors que 16% des saisies de cigarettes ont été opérés à Béchar. Les produits pyrotechniques, à hauteur de 52%, sont l'apanage du port d'Alger au même titre que les armes et munitions qu'il partage avec Skikda. Le problème est que ces produits, hormis la drogue, viennent inonder le marché informel qui, d'ailleurs, prospère à l'abri du manque de contrôle et de l'audace de ceux qui le pratiquent, et porte ainsi une sérieuse atteinte à l'économie nationale et au marché formel. Djilali B.