C'est le documentaire suisse Jean Ziegler, l'optimiste de la volonté de Nicolas Wadimoff qui sera projeté en ouverture officielle vendredi à partir de 19h à la salle El Mouggar. Zehira Yahi et Ahmed Bedjaoui, respectivement commissaire et directeur artistique du Festival international du cinéma d'Alger (Fica), dédié au film engagé, ont animé hier matin une conférence de presse à la salle El-Mouggar, pour dérouler les temps forts du programme de la cinquième édition qui débutera ce vendredi et s'étalera jusqu'au 9 décembre. Au programme neuf fictions dont un film en hors compétition, à savoir Sur la route d'Istanbul de Rachid Bouchareb en lice pour les Oscars cette année et dont Ahmed Bedjaoui nous fera remarquer que dans la présélection il est la short-liste. Un film pour info déjà projeté au Festival du film arabe d'Oran il y a deux ans, mais jamais projeté à Alger. Aussi, c'est le documentaire suisse Jean Ziegler, l'optimiste de la volonté de Nicolas Wadimoff qui sera projeté en ouverture officielle vendredi à partir de 19h à la salle El Mouggar. Dans ce documentaire, le film dresse le portrait d'une icône des droits de l'homme dans le monde, le Suisse Jean Ziegler [qui ne pourra pas être présent], fera remarquer Madame Yahi. Côté documentaire, on compte le nombre de neuf, aussi traités dans des thématiques les plus récurrentes, principalement la cause palestinienne, Le Sahara occidental ou encore les violences faites aux femmes. Des sujets aussi diversifiés, comme le sont ces films dont les critères de sélection sont toujours la qualité technique et artistique et peu importe s'ils collent à la réalité ou autre. Aussi, nous apprend-on: «Nous avons programmé exclusivement les films dont les droits nous ont été cédés et dont nous avons ressenti vraiment l'engagement de leurs producteurs», soulignera Zehira Yahi. Et Bejaoui de préciser: «On n'a pas les moyens d'acheter les films. On a un budget de plus en plus restreint. Mais je vous informe que le festival a été inscrit dans la liste des priorités par le ministère de la Culture et on nous a pris un budget plus conséquent pour l'année prochaine.» Côté hommages, outre Rachid Bouchareb et Jean Ziegler, le Fica compte honorer la mémoire des réalisateurs disparus dont certains sont partis récemment: Mahmoud Zemmouri, mais aussi Mohamed Bouamari, Youcef Bouchouchi et enfin Steven Labudovic. Pour rappel, le Festival international du cinéma d'Alger avait organisé en 2014 un hommage en présence de Stevan Labudovic et projeté certaines de ses images inédites prises au maquis en pleine guerre de Libération nationale. La salle, pleine à craquer, avait réagi par une longue et chaleureuse ovation, arrachant des larmes à Stevan Labudovic. Côté jury, cette année on relevera le nom du directeur de la Fepaci, le Malien Cheikh Omar Sissoko en qualité de président du jury fiction. Ce dernier sera composé de David Murphy, un des grands experts des cinémas africains en Grande-Bretagne, Jean-Marie Gigeon, réalisateur, producteur et scénariste français, Nada Azhari-Gillon, une critique de cinéma syro- française et enfin le célèbre compositeur algérien qui n'est plus à présenter Farid Aouamer. Côté documentaire cette fois, le jury présidé par Marie Chominot, auteure entre autres du livre Regards sur l'Algérie: (1954-1962). Il sera constitué de Manthia Diawara, écrivain et professeur de littérature d'origine malienne vivant aux Etats-Unis, la réalisatrice espagnole Mireia Sentis, Najet Khadda et enfin l'artiste-peintre Muspaha Nadjai. Notons que lundi 12 novembre la salle El Mouggar accueillera une «fenêtre sur courts» matérialisé par la projection de six courts métrages dont trois de l'Algérie dont le plus connu Je te promets de Mohamed Yargui. L'Algérie est aussi présente dans la sélection des films longs métrages fiction avec En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui et Nous n'étions pas des héros de Nasreddine Guenifi. Deux excellentes tables rondes figurent aussi au programme. On citera la 1ère qui aura lieu le 3 décembre 2017 à 10 heures. Une carte blanche hommage à Frantz Fanon à laquelle prendront part Manthia Diawara, Mehdi Lallaoui (qui présentera des extraits de son film consacré à Fanon), Alice Cherki, Abdenour Zahzah, le fils de Fanon, Olivier, sans oublier Ahmed Rachedi. La 2ème table ronde qui aura lieu pour sa part le 6 décembre portera sur le «Traitement de l'histoire contemporaine dans l'écriture filmique». Une thématique assez intéressante qui sera débattue par David Murphy, l'historien Fouad Soufi, Ahmed Rachedi, Cheikh Oumar Sissoko et Naïs Van Laer une documentariste française engagée. Les deux tables rondes seront modérées par Ahmed Bedjaoui. Elles seront également ouvertes au public ainsi qu'aux professionnels du cinéma, nous a-t-on indiqué. L'entrée au festival est, comme d'habitude, gratuite. A propos de l'absence de films asiatiques cette année au programme, tel que formulé alors que l'année dernière on avait annoncé leur participation, Zehira Yahi soulignera avoir trouvé deux excellents longs métrages, mais sans la version sous-titrée française. C'est donc reporté pour l'année prochaine. Enfin et le meilleur, si on ose dire, est pour la fin, un master class ou conférence sera animé par le célèbre Jean-claude Carrière, entre autres, directeur de l'école de formation la Femis qui viendra parler de l'écriture de scénario. Il est aussi, pour info, écrivain, scénariste, parolier, metteur en scène et acteur; bref comme on le surnomme «un homme de tous les désirs».