Le passage à l'export est plombé justement parce que l'Algérie n'a pas investi pour la naissance de sa propre technologie. Deux conventions ont été signées avant-hier mardi entre l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou et l'Inap (Institut national algérien de la propriété industrielle) ainsi que l'Anvredet (Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique). Les deux organismes étaient respectivement représentés par leurs responsables, les professeurs A. Belmahdi pour l'Inap et Halliche pour l'Anvredet. L'université de Tizi Ouzou était, pour sa part, représentée par le recteur Ahmed Tessa. Cet accord prévoit un partenariat élargi entre l'université et ces deux organismes dans la perspective de permettre l'exploitation du génie local dans le développement économique et autres domaines. Ces deux institutions auront donc, en partenariat avec l'université, à accompagner les inventeurs à travers toutes les étapes de leurs travaux. Avant la séance de signature des deux conventions, les responsables des deux partenaires ont fait deux interventions dans lesquelles ils ont présenté les axes importants du travail des organismes dont ils ont la charge. Ce qui se lisait à travers leurs paroles est la volonté de l'Etat de booster la recherche scientifique et sa mise en connexion avec le monde économique via l'université. Les deux intervenants ont donc mis l'accent sur l'importance pour la région de disposer d'un véritable incubateur d'où sortiront des inventions et des innovations qui participeront incontestablement au développement économique. En fait, la rencontre qui a été sanctionnée par la signature de ces importantes conventions a également été l'occasion de soulever quelques problèmes liés au monde de la recherche scientifique. En premier lieu, la problématique des laboratoires et leur rôle. Aussi, ces derniers reprochent aux pouvoirs publics de les pousser à la fermeture. Face à cet argumentaire, les représentants de l'Etat rétorquent que ces derniers ne participent guère au développement de la recherche. La rencontre a également permis d'évoquer l'innovation ouverte, un concept encore nouveau dans le monde de la recherche. C'est en fait, la possibilité pour un chercheur ou un inventeur de vendre son invention à l'étranger. C'était également l'occasion de s'étaler sur l'épineux problème de la propriété industrielle qui demeure encore un domaine non maîtrisé en Algérie. Plusieurs entreprises algériennes ont connu des problèmes avec les juridictions internationales à cause de l'absence de maîtrise de ce domaine. Actuellement, des sociétés algériennes ne peuvent pas exporter leurs produits à cause des interdictions engendrées généralement par l'ignorance de ce domaine. Beaucoup considéraient en effet que sans maîtriser ce vecteur important qui est la propriété industrielle, l'Algérie ne peut pas exporter ses produits industriels. Le passage à l'export est plombé justement parce que l'Algérie n'a pas investi pour la naissance de sa propre technologie. Les sociétés algériennes ne peuvent exporter leurs produits parce qu'en fait ils sont fabriqués à base de technologies importées. Ces pays exportateurs de technologies ne permettent pas automatiquement à un pays fabricant, dans le cas algérien, d'exporter sans autorisation préalable au risque de se retrouver dans un labyrinthe juridique inextricable.