«Nous n'allons pas nous taire». C'est ce qu'a indiqué Amine Alouche, membre du bureau national du MSP et tête de liste APW d'Oran. Sur sa lancée, il a ajouté que «le MSP ira jusqu'au bout dans sa démarche en déposant des plaintes dans le pénal». Ainsi, les représentants du MSP de Boutlélis ont d'ores et déjà, ouvert le bal recourant à un tel procédé en déposant plainte contre le secrétaire général de ladite APC ainsi que deux agents d'administration. Hier matin, les cadres locaux du parti ont observé un rassemblement de dénonciation devant l'enceinte abritant l'APC de Boutlélis. Leur emboîtant le pas, leurs camarades de Oued Tlélat ont, eux aussi, agi de telle sorte. Là est l'évolution du cataclysme qui a noirci les résultats du vote du 23 novembre dernier. En attendant, la bataille du MSP commence par la chambre administrative qui a abrité, tout le long de la journée d'hier, les longues plaidoiries des avocats des 10 partis ayant interjeté des recours. Le tribunal était, dès la matinée d'hier, bourré d'une grande foule composée essentiellement des cadres locaux de plusieurs partis, dont très particulièrement des représentants locaux du Mouvement de la société pour la paix, le MSP. Celui-ci continue de crier à «la fraude générale». Ainsi donc, le parti de Menasra n'a pas trop attendu pour sortir de ses gonds et mettre à l'index l'administration l'accusant d'avoir amplement pris parti dans la fraude électorale en plébiscitant les listes du FLN et celles du RND aux dépens de celles qui ont été réellement élus dont notamment celles du MSP. Le ton est au forcing, mais sans fléchir ni lâcher la principale revendication dudit parti qui s'estime lésé de ses droits en se voyant écarté de la gestion des municipalités. «Ils nous ont pris l'APC de Boutlélis pour l'accorder au FLN», dira Mounir Aït Yala, cadre local du parti. Pour des cadres du MSP, une telle déclaration dépeint la situation marquant l'annonce des résultats des élections du 23 novembre en trônant, sous les bases d'une fraude solide, un parti au détriment d'un autre. D'ailleurs, tous les militants du Mouvement du défunt Mahfoud Nahnah en parlent et dénoncent ce qu'ils qualifient de la fraude et revendiquent leurs voix leur ayant permis de siéger au niveau de plusieurs municipalités. De telles sorties sont soutenues par la haute hiérarchie du parti en l'occurrence Abdelmadjid Menasra. Celui-ci a été dépêché lundi à Oran, où il a tenu une conférence de presse à travers laquelle il a traité l'administration de tous les noms d'oiseaux. «L'ampleur de la fraude a atteint des limites sans pareil et elle a particulièrement profité au FLN et au RND». Ce sont ces petits propos, tout véhéments, qu'il a lâchés à partir d'Oran en revenant sur les résultats des joutes électorales du jeudi 23 novembre. Sa venue à Oran a été pour Menasra une manière de consoler et consolider les positions de ses pairs d'Oran, mais elle lui a servi de tribune pour s'en servir en descendant en flammes l'administration chargée de l'organisation des élections. Il a d'ailleurs indiqué que son parti a «été «spolié de plusieurs communes». Non encore satisfait, il a, une fois de plus, chargé cette administration l'accusant de se figer dans son jeu habituel, la triche électorale. Abdelmadjid Menasra n'a pas hésité à faire un tour rétrospectif à travers lequel il a estimé que «la fraude dans notre pays fonctionne comme un système et a marqué quasiment tous les scrutins électoraux qui se sont déroulés». L'enjeu est tellement de taille, que Menasra a désigné la wilaya d'Oran la qualifiant d'abriter le foyer principal de la fraude. «Elle a pris une tournure extrême», a-t-il ajouté, avant de tancer d'un ton plus ou moins radical en affirmant que «l'on se retrouve presque à Oran comme dans le temps du parti unique, avec un seul parti ayant raflé quasiment toutes les majorités des APC et celles de l'APW».