Comme prévu, les résultats des élections locales du 23 novembre annoncés officiellement hier vendredi par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bédoui, n'ont pas trop chamboulé la carte politique nationale. Le double scrutin pour le renouvellement des Assemblées populaires communales et celles de wilaya de jeudi dernier a, en effet, consacré la domination des deux grands partis du pouvoir. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Le Front de libération nationale conserve et même conforte sa première place en termes de nombre d'APC et d'APW gagnées à l'issue du scrutin. Avec, notamment, 603 Assemblées communales de gagné, le FLN arrive en tête et, à l'occasion, améliore son score de 2012 de près de 100 nouvelles APC. En dehors d'Alger où il décroche 21 APC, le parti présidentiel contrôle les grandes villes comme Annaba où il a décroché 10 APC sur 12, Constantine, Oran, etc. L'ex-parti unique est suivi par son grand rival mais allié dans le gouvernement, le Rassemblement national démocratique, du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Le RND arrive donc en seconde position, avec un gros score de 451 APC, ce qui, également, le conforte bien dans sa position de deuxième force politique du pays. Ce duo de partis, FLN-RND, représentant le pouvoir et le courant nationaliste, cumule à eux deux un peu plus de mille Assemblées communales, soit les deux tiers des 1 541 APC à l'échelle nationale. A deux ou trois wilayas près, cette domination du FLN, puis du RND, caractérise également l'autre élection, celle concernant les APW. Une domination écrasante puisque la troisième force politique, une surprise d'ailleurs, qui se distingue à l'issue des élections de jeudi dernier n'a réussi que 71 APC. Il s'agit du Front El-Moustaqbel de Abdelaziz Bélaïd. Ce dernier retrouve ainsi le rang qui était le sien à l'issue des présidentielles de 2014 lorsqu'il avait réussi une bonne troisième place derrière les deux grands candidats Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis. En quatrième position, on retrouve le Front des forces socialistes qui totalise 64 Assemblées populaires communales, devançant de seulement deux APC le Mouvement populaire algérien de Amara Benyounès. Parti membre de l'Alliance présidentielle avec le FLN et le RND, le MPA fait donc mieux que les dernières législatives et devance, à l'occasion, l'autre parti de l'Alliance, le TAJ de Amar Ghoul et, surtout, le Mouvement de la société pour la paix. Le score que vient de réaliser le MSP reflète parfaitement, en effet, la déconfiture du courant islamiste, du moins les partis islamistes en Algérie. Conduit depuis quelques mois par l'ancien ministre, Abdelmadjid Menasra, le MSP n'a pu obtenir que 49 APC sur les 1 541 et un taux global de 4,92%. Un score digne des partis microscopiques et une médiocre sixième position pour le premier des partis islamistes donc. Ce qui confirme ce déclin général du mouvement islamiste qui s'aggrave à chaque rendez-vous électoral et ce, depuis 2007. C'est d'autant plus vrai que les derniers scrutins, à savoir les législatives du 4 mai et les locales de jeudi dernier, n'ont pas été caractérisés par de flagrants cas de fraude, œuvre de l'administration. L'élection locale de jeudi dernier aura même connu une participation appréciable à l'échelle nationale avec un taux officiel annoncé de 46, 83%. Il était difficile pour l'administration de triturer les résultats d'une élection que les citoyens suivaient de très près, surtout lors du dépouillement final.