Présentés devant la justice, 815 d'entre eux ont été écroués, 175 libérés et 2244 ont été refoulés vers leurs pays d'origine. Le phénomène de l'immigration clandestine fait encore rage en Algérie. Il ne se passe pas un jour sans que les différentes unités de la Gendarmerie nationale, activant un peu partout sur le territoire national, ne procèdent à l'arrestation des candidats à l'immigration irrégulière. Ainsi, pendant le premier semestre de l'année en cours, les unités de la Gendarmerie nationale ont arrêté pas moins de 3 234 ressortissants étrangers vivant irrégulièrement sur le sol algérien. Présentés devant la justice, 815 d'entre eux ont été écroués, 175 libérés et 2244 ont été refoulés vers leurs pays d'origine. Ces arrestations ont été effectuées principalement dans les quatre wilayas suivantes : Illizi, Tamanrasset, Oran et Tlemcen. Quatre régions frontalières de l'ouest et sud-ouest du pays. Cela renforce encore davantage l'hypothèse selon laquelle ces régions représentent la plaque tournante de l'immigration clandestine. Les wilayas de Tamanrasset et d'Illizi, donnant sur la Libye, le Mali et le Niger, restent les wilayas de transit les plus prisées par les candidats à l'Eldorado européen. Cependant, avec respectivement 1 521 et 674 personnes arrêtées, les Nigériens et les Maliens occupent le haut du classement. Viennent ensuite les Marocains, les Syriens et les Indiens. Des centaines, voire des milliers, transitent annuellement par ces wilayas, aidés généralement par des passeurs qui les abandonnent assez souvent dans le désert et en plein dénuement. D'autant plus que les chiffres que l'on détient ne sont qu'approximatifs car on ne saura jamais le nombre exact de ces gens qui postulent pour les pays européens, comme l'Espagne, l'Italie et la France. En outre, le pire dans cette histoire, c'est que parmi ces immigrés, on trouve des mineurs. Selon le bulletin transmis par le commandement de la Gendarmerie nationale, les gardes-frontières d'Aïn Etei, dans la wilaya de Tamanrasset, en patrouille, ont interpellé trois Nigérians accompagnés de six mineurs de même nationalité. Ces jeunes, en situation irrégulière, ont été interceptés à bord de deux véhicules de marque Toyota, accompagnés de leurs acolytes algériens. Mais le hic dans cette affaire, c'est qu'ils se dirigeaient vers le Niger transportant 1910 litres de carburant, 375 kg de produits alimentaires, 1568 boîtes de médicaments de marque Nifluril et Ventoline. Ils étaient en possession de 60 euros et 64.000 francs CFA. Encore une fois, la pauvreté, la misère et la faim sont les principales causes des proportions qu'a prises le fléau de l'immigration clandestine. Par ailleurs, parmi les 3234 personnes arrêtées, on compte pas moins de 53 sujets du sexe féminin. En effet, le sort de ces dernières en est jeté dès lors qu'elles rentrent en contact avec les réseaux des passeurs. La prostitution sera leur lot quotidien, ce fait est perceptible notamment dans la wilaya de Tamanrasset. En ce qui concerne maintenant les wilayas du nord du pays, la plupart des arrestations opérées par les unités de la Gendarmerie nationale, ont été effectuées dans les wilayas de Tlemcen et Oran. A ce niveau, ce sont les ressortissants marocains qui sont arrêtés. En plus de l'infraction à la législation des changes, ces sujets sont souvent des trafiquants de drogue. Et cela est un secret de Polichinelle, notamment si l'on prend en compte que le Maroc est considéré comme la plaque tournante du trafic de drogue. En ce sens, le Royaume chérifien compte pas moins de 134 hectares destinées à la production de cannabis. Cela génère un capital de l'ordre de 14 milliards de dollars, ce qui est quand même un chiffre d'affaires faramineux! Cela paraîtra même invraisemblable, on tient compte du fait que le chiffre d'affaires mondial de ce genre de trafic est de l'ordre de 500 milliards de dollars. Et pour écouler toute cette marchandise, tous les moyens sont bons. Et les meilleurs sont les réseaux de trafic qui étendent leurs tentacules un peu partout dans le monde. Les candidats à l'immigration clandestine sont souvent vus comme une proie facile pour faire circuler ces tonnes de cannabis. Ainsi, cette étape est l'une, parmi tant d'autres, que les sujets en situation irrégulière passent avant de rejoindre les pays de l'autre rive de la Méditerranée. Ces pays livrent d'ailleurs une lutte des plus acharnées pour mettre fin à ce fléau. Des lois draconiennes ont été élaborées en vue d'y obvier. Cela sans compter le dialogue instauré entre les cinq pays de la rive sud de la Méditerranée (l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie et la Libye) et ceux de la rive nord (la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal et Malte). Cependant, en quoi cette politique, initiée par les pays européens, pourrait-elle servir les pays du continent noir? Aujourd'hui et plus que jamais, ce n'est pas de ce genre d'initiatives que l'Afrique a besoin, mais bien d'autre chose. Aujourd'hui, les pays africains demandent à ce que leurs dettes soient totalement éliminées. Dans cette optique, le G8 a annoncé officiellement l'annulation de la dette de 38 pays pauvres pour un montant de 55 milliards de dollars.