le marketing traditionnel ne tardera pas à céder sa place au marketing digital La concurrence entre les destinations touristiques va avoir lieu désormais sur le Net. Vendre son produit touristique sur le Net est désormais le grand défi auquel sont confrontés les pays à vocation touristique. L'Algérie qui en fait partie ne veut pas être à la traîne dans ce domaine. Le Forum national sur le e-tourisme ou le tourisme électronique qu'a organisé hier, le département du tourisme en collaboration avec le ministère de la Poste et des Télécommunications à l'intention des professionnels s'inscrit dans cette optique. Le ministre du Tourisme, Hacène Mermouri, qui a donné le coup d'envoi pour ce colloque s'est attardé dans son allocution sur la nécessité de se convertir à cette version en urgence. Mermouri s'est adressé particulièrement aux gérants des établissements hôteliers et les agences de voyages. Très convaincu, le ministre a averti les patrons des chaînes hôtelières et ceux des agences de voyages que le marketing traditionnel ne tardera pas à céder sa place au marketing digital. «La concurrence entre les destinations touristiques se fera à ce niveau-là», a-t-il indiqué, en invitant les professionnels du secteur à en débattre sérieusement et tirer tous les enseignements nécessaires. Prenant la parole, ces derniers ont traité beaucoup de thématiques en rapport avec le sujet. Dans une intervention remarquable, le président de la Fédération nationale des agences de voyages Nedjah Boudjedoua a, après avoir passé en revue les défis auxquels les agences de voyage ont fait face depuis l'indépendance, a exhorté les patrons des agences de voyages dont le nombre a atteint 2000, à s'adapter et à relever le défi de cette ère, à savoir l'électronique ou le digital. Pour Boudjedoua, «l'hésitation ou le refus de s'adapter signifiera simplement la disparition de l'agence», a-t-il alerté, tout en soulignant que la raison d'être d'une agence de voyages n'est pas seulement de jouer le rôle d'un intermédiaire entre celui qui offre un service et le demandeur, mais aussi de faire la promotion pour la destination nationale et concurrencer dans ce sens les autres pays. Pour sa part, Nassim Lounès, directeur général du «sens conseil», a plaidé dans sa communication la nécessité de basculer toutes les prestations dont a besoin un touriste vers la voie électronique. «La commande d'un chauffeur, les prestations bancaires et assurances doivent toutes être disponibles au bout d'un clic», insiste-t-il, en rappelant que c'est ce genre de prestations qui charme un touriste étranger et l'incite à revenir dans un pays. Présentant de son côté une communication par la même occasion, Mehdi Omarouayach président du «cluster numérique», a fait observer que les agences de voyage et les chaînes hôtelières auront intérêt à faire preuve d'une imagination débordante, s'agissant les prestations qui doivent être mises en avant sur leurs sites. Pour ce dernier, le client étranger n'est plus intéressé par la qualité des services offerts, mais désormais par d'autres prestations. «Les touristes sont intéressés par le tourisme écologique et le tourisme solidaire. «La proposition de ces services est en train de capter les plus grands flux des touristes issus des pays de la Suède et de l'Allemagne», a-t-il affirmé. Invitée pour sa part, afin de parler de son succès, Hanna Benmerrad, manager de Jumia Travel en Algérie, a fait savoir que le secret premier de la réussite de sa filière est l'investissement dans le Net et les réseaux sociaux. Le client pour elle, n'a plus le temps pour feuilleter les catalogues ou chercher dans les livres. «Le client veut satisfaire sa curiosité en peu du temps et avec le moindre effort», a-t-elle relevé. Contrairement aux autres intervenants, Hanna Benmerrad, a signifié que l'appât du tourisme chez les Algériens se porte très bien. «Le gros de notre clientèle est local. Ils sont exigeants, mais ils cèdent quand ils sont bien pris en charge et bien accueillis», indiquera-t-elle, plaidant pour la généralisation du e-payement. Mourad Senouci qui a pris juste après la parole, a rassuré que le e-payement par le Crédit bancaire algérien(CPA) assurait pour les usagers de l'aéroport et certains grands hôtels, est dorénavant accessible pour tous les citoyens, que ce soit en Algérie ou à l'étranger. Pour ce faire, il suffit de consulter le site du CPA et d'activer l'application du e-payement. Lors du débat qui a suivi les communications, de nombreuses questions ont été posées. Le retard que connaît l'Algérie en termes de promotion du secteur du tourisme ne doit pas décourager les professionnels, mais bien au contraire, il doit les encourager davantage, car la voie électronique met de nos jours tout le monde presque sur la même ligne de départ, souligne le P-DG du Groupe hôtellerie, tourisme et thermalisme.