Une réunion de la fédération FFS de Béjaïa, élargie aux élus, se tiendra demain à Akbou. La question de la dissolution des assemblées locales en Kabylie, devenue plus concrète depuis le conseil de gouvernement du 6 juillet dernier, lequel l'avait inscrite à son ordre du jour, reste l'élément essentiel qui fait bouger ces derniers temps la classe politique en général. Pendant que certains en appellent à leurs troupes pour se préparer aux partielles, d'autres, ceux qui sont concernés par la dissolution, tentent de peser de tout leur poids pour amener les pouvoirs publics à reculer. C'est le cas du FFS et, à un degré moindre, du FLN qui tentent de mobiliser leur base militante et sympathisante pour dire non à ce qui est considéré par les uns comme «un coup de force juridique contre les représentants légitimes de la population» et par d'autres comme «un facteur de division». Le FFS, dont on connaît l'hostilité à l'égard de la révocation des élus depuis sa première évocation de l'éventualité, en janvier 2004, a été le premier à réagir dans la rue en initiant une marche de protestation à Tazmalt, localité qui semble au fur à mesure perdre de sa réputation de fief du parti d'Aït Ahmed; la mobilisation qui a été en deçà des attentes laisse croire, et les responsables du parti en sont conscients, que la résistance à la résolution affichée par le pouvoir ne sera pas des plus faciles. Le parti réunira demain toute sa composante pour débattre des voies et moyens d'assumer encore longtemps ce départ face à la pression qui va crescendo, exercée par le pouvoir et les archs. Une réunion de la fédération de Béjaïa, élargie aux élus, se tiendra demain à Akbou. Auparavant un rendez-vous est donné pour aujourd'hui à Souk El Tenine, localité gérée également par le FFS, pour une autre démonstration de rue avec l'espoir de drainer cette fois-ci plus de monde. Mais voilà que les élus de FLN et quelques militants s'y opposent notamment pour deux des revendications assignées à cette manifestation. Le FLN va brandir des banderoles refusant le départ du wali et du chef de daïra tel que formulé par le FFS. Le FLN, autre parti concerné par la révocation des élus, vit une situation de contradictions entre la direction du parti et les élus qui se sont, pour leur part, montrés réfractaires aussi bien dans la wilaya de Béjaïa que celle de Tizi Ouzou. La réunion tenue lundi à la mouhafadha de Béjaïa n'a pas abouti à l'apaisement souhaité par la direction nationale, dont l'émissaire dépêché sur place n'a fait qu'attiser la flamme de la méfiance.En face, c'est l'empressement, qui est à noter aussi bien chez le RND et le RCD que le nouveau venu l'UDR. Le branle-bas de combat se limite pour l'heure à des contacts entre les responsables et les militants d'une part et les citoyens d'autre part. Les contacts vont bon train et ne visent ni plus ni moins qu'à préparer le terrain pour la constitution des listes, le RND dont la restructuration touche à sa fin semble devancer tout le monde car, parallèlement au renouvellement de ses structures, le parti du chef du gouvernement recrutait des potentialités en mesure de rafler la mise lors des partielles prochaines. Le RCD, qui peine à réunir jusqu'à ses cadres mêmes, a marqué son retour par une réunion tenue récemment à Sidi Aïch en vue d'évaluer la situation avant de s'engager dans la course électorale. Le RCD, dont le président s'est illustré sur la chaîne de télévision BRTV par un clin d'oeil en direction du FFS, veut se donner toutes les chances pour récupérer sa place sur l'échiquier politique local. L'UDR se prépare aussi sur fond de mécontentement quant à la décision de dissoudre uniquement les assemblées locales de Kabylie. Le PT de Louisa Hanoune qui a fait savoir sa participation, n'a pas, pour l'heure, donné signe de vie.